Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

vendredi 15 mars 2024

Considérations sur l'entrisme

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Jadis, les bronzés se contentaient de la plage.
Il leur arrivait même, l'hiver, de faire du ski.
Certes, ils avaient ce côté futile et volage,
D'autant qu'à peine deux trois neurones étaient requis,

Mais pour le moins arrivaient-ils à être drôles,
Ce qu'ils ne sont absolument plus aujourd'hui.
Comme homo festivus, ils restaient sous contrôle ;
Mais voilà – et c'est là que commencent les ennuis –

Un jour, ils se prirent à faire de la politique,
À infiltrer l'État et ses institutions
Et à tordre dans leur sens la constitution.

La pensée devint binaire et monolithique
Et gare à quiconque s'éloignait de la doxa !
Peu à peu, le pays tout entier s'enfonça.

Le Spectre à trois faces
Ou quand on laisse la porte ouverte.

samedi 9 mars 2024

Quelques citations

Blason d'Olley (Meurthe-et-Moselle, Lorraine)
 
D'argent à la lampe à huile de gueules allumée d'or, au chef d'azur chargé de deux quartefeuilles aussi d'or, feuillées du même et boutonnées aussi de gueules.

À force de jachère, les cerveaux retournent en friche.
Si encore ils traversaient une vraie vacuité
Au lieu d'être ce vide où ne flotte qu'un pois chiche,
L'on pourrait se dire qu'ils mûrissent leur acuité.

Si encore cela nous gratifiait de silence
Au lieu de ces vains bavardages monologués
Où la langue brille rarement par son excellence,
La paix, sans doute, trouverait à se déboguer.

Aux slogans qui ne s'adressent qu'aux esprits grégaires,
Opposons quelques aphorismes de naguère.
Et quoique l'on ne prêche jamais que des convertis,

Il est toujours bon de rafraîchir les mémoires
Dont beaucoup sont de véritables écumoires
Qui ne retiennent volontiers que le perverti.

Le Spectre à trois faces


La France est un pays qui adore changer de gouvernement
à condition que ce soit toujours le même.

Honoré de Balzac (1799-1850)

Démocratie : l’oppression du peuple par le peuple pour le peuple. 

Oscar Wilde (1854-1900)

L'avis de la majorité ne peut être que l'expression de l'incompétence.

René Guénon (1886-1951), La crise du monde moderne, 1927

 

On ne refera pas la France par les élites, on la refera par la base. 

Georges Bernanos (1888-1948), Les grands cimetières sous la lune, 1938

Une des grandes escroqueries de notre époque, c’est d’avoir fait croire à l’homme de la rue qu’il avait quelque chose à dire.

Georges Wolinski (1934-2015)


Tout français désire bénéficier d'un ou plusieurs privilèges.
C'est sa façon d'affirmer sa passion pour l'égalité.

Charles de Gaulle (1890-1970)

mercredi 7 février 2024

Le grain et le vin

Blason d'Euerdorf (Basse-Franconie, Bavière, Allemagne)

 

J’ai saisi le grain et le vin, ai bu à l’Amour,
Le cultivant comme l’on cultive la merveille,
Et mon Éden appartient à la sève vermeille,
Une gemme irriguant l’infini beauté du Jour.

S’il fallait trouver, c’est alors qu’Il m’a cherchée,
Gravant ainsi le Mystère, ouvrant mes veines :
Le suc et la sève d’un Miroir à l’âme certaine,
Symbole et Signifié, Un, dans le Recherché,

Je T’ai aimé comme Tu aimes, sans être vaincue,
Car qui T’aime a touché à l’Aurore pérenne,
Le regard s’éteint-il après T’avoir vécu ?

Je T’aime comme Tu m’aimes, et qu’on ne se méprenne,
L’Amour est telle une fleur éclose le matin,
Lors que la nuit augmente son sublime Parfum.

Océan sans rivage


La Traversée des mondes

Métaphysique

 
Blason de Viļāni (Lettonie)


C’est à la lune d’Or que va ma rêverie,
Au Rossignol caché, son chant provocateur,
Cet élan inné, à l’aube, quand tout Vous prie,
L’âme solitaire franchit le seuil des cœurs.

Par mes mots étranges, mes douces songeries,
Délestant mes oripeaux, hardis et vainqueurs,
L’écorchure d’une blessure nous sourit,
Me voici immobile, au centre du cœur.

Quant à la Rose de nos ardeurs, constant Amour,
Même s’il se cache dans les verts branchages,
Le Rossignol vainc et brise la nuit et le jour.

D’un Diamant brut, au suave Baiser sans âge,
Le chemin connaît le Retour et, c’est sans fin,
Qu’il montre, à mon âme éprise, les illustres confins.

Océan sans rivage

 

La Traversée des mondes

mardi 6 février 2024

Chrétienté

Blason de Kavarsko (Lituanie)

Larme

Blason de Prades (Tarn, Occitanie)

D'or à la larme de sinople.

jeudi 27 juillet 2023

Cogito ergo non sum

Drapeau de Chaa-Kholsky (République de Touva, Russie)

 

      Ma chère Mado, quand je regarde ma vie, la façon dont je l'ai vécue, je vois qu'elle fut souvent gouvernée par des émotions compulsives qui n'ont fait que créer des accumulations mentales et, fatalement, un engorgement. M'en libérer, c'était soit m'élever à de plus hauts niveaux de conscience, ce qui s'est avéré plutôt trompeur dans la mesure où tout cela demeurait parfaitement mental, mais aussi et surtout parce que des situations ou des contingences plus favorables amenaient illusoirement à le penser. Si dans le silence de moi, je me sentais forte, il me suffisait d'ouvrir la bouche pour me découvrir pitoyablement idiote. La moindre inflexion de ces conditions remettait tout sur le tapis et tout bouleversement me renvoyait à ma préhistoire. Il m'avait alors semblé que la transformation de ces énergies représentait un chemin plus sûr, quand même cela exigeait un engagement et une implication déterminés dans une certaine pratique. Éveiller ces énergies... sans me braquer sur l'élévation de ma conscience qui, du fait de n'être appréhendée que mentalement et de manière projective, c'est-à-dire à partir du stade où j'en étais, ne pouvait m'amener qu'à prendre mes vessies pour des lanternes. Je décidai donc de m'asseoir et de respirer. Le reste m'appartient.

      Voilà, ma chère Mado. Je te ferai grâce du sonnet qui suit habituellement ma lettre car je crois bien en avoir perdu la prosodie. Ou peut-être parce que ma pensée se trouve désormais à l'étroit dans cette suite d'alexandrins ? Je termine sur ce koan zen : le bambou existe au-dessus et en dessous de son nœud.

Le Spectre à trois faces

 

vendredi 14 juillet 2023

Une époque épique

Blason d'Aveux (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

D'azur au mouton d'argent paissant sur une terrasse herbeuse de sinople, au chef d'argent chargé de l'inscription JUPITER en lettres capitales de sable, le I surchargé d'un demi-annelet posé sur une trangle alésée, le tout du même.

Ma chère Mado, nous vivons une époque épique ;
Partout, l'on se gargarise de bons sentiments
Et de belles paroles que les bouches médiagéniques
De Neuneuland* répandent très efficacement

Dans les cerveaux stérilisés de la molle masse ;
Partout, les professionnels de l'amusement
 Allaitent Homo Festivus, déjà à la ramasse,
Perfusé à l'Iphone assez profondément.

D'où la question : comment autrement gouverner
De telles quantités, quand tous tirent sur la ficelle,
S'empêtrent dans les fils, se prennent dans la nacelle,

Ne sachant plus à quel saint se vouer, bernés
Par ceux qui leur chantent la berceuse citoyenne,
Heureux, déjà, qu'ils puissent mener une vie moyenne ?

Le Spectre à trois faces

 

Les questions qui tuent.

* Dont la capitale est Gogolcity.

jeudi 13 avril 2023

Cul-de-sac

Blason de Dornumersiel (Basse-Saxe, Allemagne)
 
D'or à la fasce de sable abaissée, un ours issant du même, armé et lampassé de gueules, colleté et bouclé du champ ; un puits voûté aux vannes fermées posé sur des ondes mouvant de la pointe et brochant sur la fasce, le tout du même. 
 

« Être ou ne pas être » n'est pas la question,
Du moins ne se prêtant plus à notre époque
Qui accumule tous les états de congestion,
Autant qu'elle est à cumuler les équivoques.

« Être ou avoir » nous semble mieux indiqué.
Toutes les autres dichotomies sont obsolètes.
Encore peut-on admettre qu'elles sont imbriquées,
Vu qu'elles continuent de mettre sur la sellette

Et de faire de ce bas monde une foire d'empoigne,
Ce dont l'actualité largement témoigne.
Dès lors que l'avoir devient la valeur unique,

L'être perd peu à peu toute sa sacralité
Et donc son statut d'irréductibilité,
Avec pour seule perspective un monde satanique.*

 

Le Spectre à trois faces

* ou mécanique, ce qui revient au même.

jeudi 6 avril 2023

Hôtes et intrus du jardin

Blason de Chérisay (Sarthe, pays de la Loire)
 
 D'azur à la coccinelle soutenue de deux branches de chêne,
les tiges passées en sautoir en pointe, le tout au naturel.


Des insectes qui s'en viennent visiter le jardin,
Il en est qui sont les bienvenus, tels l'abeille,
Le gros bourdon et le papillon baladin,
Sans oublier le forficule dit perce-oreille

Et, bien sûr, la coccinelle dite bête à bon dieu
Qui sont du jardinier les précieux auxiliaires
Car les pucerons leur sont un mets délicieux.
Ils ont donc leur place choisie et particulière.

Il en est un autre, malgré son bel aspect,
Que tout planteur de pommes de terre redoute :
On aura reconnu le doryphore sans doute,

Un gaillard qui est loin d'inspirer le respect
Car il met le potager en état de guerre :
Il se sert sans retenue, ça ne le gène guère !

Les dialogues du blason
 

jeudi 16 mars 2023

Omnia velut me

Blason de Savournon (Hautes-Alpes)


D'or, à quatre pals de gueules, au mouton contourné et paissant d'argent 
brochant sur le tout, au chef d'azur chargé de l'inscription « omnia velut me » d'or.


Nous pouvons toujours manifester et brailler
Arpenter les rues en brandissant des pancartes,
Nos slogans beuglés sont justes bons à faire bâiller
Ceux qui depuis bonne lurette ont pipé les cartes.

Car ils savent que nous sommes compromis jusqu'au coup
Dans un système qui nous a pris en otage
Et que désormais le moindre hoquet secoue,
Quand la politique n'est plus que du cabotage,

C'est-à-dire une gestion à la petite semaine
D'un état qui ne fonctionne plus que par pulsions,
Alias les échos de nos propres compulsions.

Nos revendications nous semblent donc bien vaines
Car il est très peu d'entre-nous qui n'aient leur prix,
Chose que les tireurs de ficelles ont bien compris.

Le Spectre à trois faces
Omnia velut me : tout va comme je suis mené.

mardi 28 février 2023

Puisque tout est relatif

Blason de Rumpenheim (Hesse, Allemagne)

Puisque tout est relatif, l'Absolu s'impose
Par contrainte logique comme point irréductible.
Il est la Relation sur laquelle tout repose,
Le pôle premier, ultime et irrésistible.

On peut dire de Dieu qu'il est l'Un, Unique et Même
D'où procèdent toute unité, toute unicité.
Il est le désir-en-soi, le vouloir suprême
Vers lequel aspire toute la multiplicité.

Cependant, rien ne le limite ni ne l'enferme.
Nul manifesté n'en fait la totalité,
Car inépuisées sont ses possibilités.

Rien ne fixe son commencement ni son terme.
Et si le plus infime est à le révéler,
Rien ne peut le contourner ni le dévoiler.

samedi 11 février 2023

L’homme véritable

Blason de Morąg (ancienne Prusse orientale, Pologne)
 

Des champs dévastés de ce pays de cocagne,
Quand de l’égoïsme, il n’est aucune guérison,
A peine le leurre devient une factice déraison,
La plupart des gens ont peur de quitter leur bagne.

Ces sombres chimères que l’on survole avec peine,
Éclairé par les preux pèlerins aguerris ;
Nous butinons à la ruche d’où un miel jaillit,
Dont la mémoire subtile trace ses volutes pérennes,

D’avoir libéré de l’espace à notre être,
Voici que le long sentier devient transparent,
Et nous répétons des heures, inlassablement.

Au Silence secret, un lieu nous a fait naître ;
Il a libéré notre âme du rêve de l’ego.
Comment dire ? Nous le comprendrons tous très bientôt !


Blason de Montebello (Québec)
 

Il est bien vain de cueillir en cet ici-bas ;
Plus l’espace est restreint et plus l’âme cumule :
Des objets, des événements, sans scrupule ;
Cela est tout au plus d’insignifiants gravats.

L’homme qui fait le don de son moi avant la mort,
Est celui qui s’extrait du rêve tentacule,
Des néfastes et impondérés conciliabules,
Allant toujours avec ceux qui se remémorent.

Telle est sa mission : semer en cette vie des graines,
Pour qui sait entendre, voir et se souvenir.
Cet homme a dépassé toutes aspirations vaines,

A tous ces nœuds gémissants qui s’entrelacent,
Il voit sans sourciller l’âpreté des désirs
D’un enfer qui clame : J’en veux encor ! Qui trépasse ?

Océan sans rivage

 

La traversée des mondes

Le temps qui passe : la ronde des mois (2)

Une série de 12 chromolithographies de la Belle Époque sur les mois de l'année, avec les signes astrologiques, distribuée par l'enseigne parisienne Félix Potin (1840-1995).

vendredi 10 février 2023

Les cris de Paris selon Carle Vernet (1758-1836)

 
Carle Vernet (1758-1836) est un peintre de genre et de chevaux, dessinateur et lithographe français. La partie de son œuvre la plus populaire est celle consacrée aux petits métiers de Paris dont nous reproduisons 38 lithographies aquarellées d'époque, extraites du recueil les Cris de Paris, édité par Delpech (1ère édition de 1825).
 

Les cris de Paris selon François Boucher (1703-1770)

 
Les cris de Paris selon le peintre François Boucher en une huitaine de lithographies anciennes en couleur éditées par Le Bon Marché. 
 

dimanche 5 février 2023

Paris, Londres, Byzance, Venise, Vienne et Berlin

Épisodes historiques de six villes célèbres 
illustrés et racontés par des chromolithographies de la Belle Époque.
 

Les merveilles de l'art industriel : la Céramique

La fabrication de la brique, de la faïence, du grès cérame, de la terre cuite émaillée et de la porcelaine illustré par des chromolithographies de la Belle Époque...
 

vendredi 3 février 2023

Le chant des métiers

L'un des sujets de prédilection des chromolithographies publicitaires de la Belle-Époque fut celui d'illustrer les métiers et les différentes activités humaines. La série suivante, qui met en image plus d'une vingtaine de métiers, dans le style Art Nouveau, date de 1912 et fut reprise par de nombreuses enseignes, parisiennes autant que provinciales. Le verso des images comportait généralement un texte d'accompagnement. Rappelons qu'elles étaient destinées aux enfants qui les collectionnaient (des albums étaient prévus à cet effet) et pouvaient ainsi se constituer de petites encyclopédies.
 

mardi 31 janvier 2023

Dérive des rêves

Armoiries du Shri Lanka (Asie)
 

Comme des rêves, les hommes savent butiner âprement,
Vautrés en des visions hallucinatoires !
Et je ne sache plus dangereux que ces rêves déments :
Certaines douceurs cachent les pensées les plus noires.

L’usine à rêves entraîne la roue du saṃsāra, *
Une puissance redoutable, un piège inexorable.
Les cœurs s’épuisent au contact des faux apparats.
Substrat du rêve sans reliance est une ruine probable.

Cette course effrénée est presque pitoyable.
Est-ce cela l’Inframonde ? Un chaos sans fond ?
De dérive en dérive, la cité devient misérable,

Tandis que le sage se tient loin des infrasons.
On dit que les remous sont les turbulences de l’âme,
La confusion des genres, le règne le plus infâme.

Océan sans rivage


La traversée des mondes
 
* La vie dans le monde de la multiplicité, selon l’acception de Ramana Maharshi.

lundi 30 janvier 2023

Alchimie

Blason de Bolchelutski (Russie)

 

Je demeurais longtemps en ce puits de larmes,
Goûtant à leur sel exsangue, au four des deux mers,
M’arrachant de leur plainte, de leurs sillons amers,
Puis, j’entrais dans un désert sans aucune arme.

En cet inframonde, je connus les battements,
Les lourds soubresauts de l’ignoble ignorance,
Je vis l’immonde en moi-même et ses souffrances,
Je vis aussi, une lumière, un buisson ardent.

Je suivis Moïse et gravis le Mont Sinaï,
A la blessure de mon âme, saignant le Calice,
Je vis, dans le secret, mon regard ébahi

Les écritures jaillirent du fond des Abysses,
Et mon cœur crut mourir d’un Amour inconnu :
Il fût dévasté, totalement mis à nu.

Océan sans rivage

La traversée des mondes

Les oracles de Cumes (7)

Énée et la sibylle de Cumes (détail) par François Perrier (1594-1649)


D'être peu pénétrés par la modernité,
Quelques peuples sont encore pétris de sagesse.
À l'inverse, une grande partie de l'humanité
Témoigne de plus en plus d'un état d'ivresse

Qui s'illustre par la subversion des valeurs.
L'Occident, surtout, déjà en pleine décadence,
S'enfonce plus profond dans l'affaissement des mœurs
Et poursuit ainsi son suicide à pleine cadence.

La nature, Dieu merci, reste fidèle à jamais
Et nul n'imagine qu'elle puisse marcher sur la tête,
Depuis la moindre plante jusqu'à la petite bête,

Lors que l'inversion humaine atteint des sommets
Qui font de l'ombre aux turpitudes de Sodome.
Cette époque fait du pire des précédentes la somme.

Chroniques d'un monde finissant

  

Blason d'Auvers-le-Hamon (Sarthe, Pays de la Loire)

dimanche 29 janvier 2023

Spectre

Blason de Gréoux-les-Bains (Provence)
 
Coupé : au premier d'argent au loup de sable et au second d'azur à l'écureuil d'argent.

L'on ne parle que d'inflation, de pénurie,
Et de plus en plus craignent pour leur subsistance.
Après tant d'années de folie et d'incurie
S'en revient le spectre de la maigre pitance.

Chacun essaie d'emplir son frigo comme il peut
Et surtout – sait-on jamais – de faire des réserves.
À ce train, ce sera bientôt le sauve-qui-peut !
Mais Dieu seul sait ce que l'avenir nous réserve.

D'évidence, l'on assiste à une fin de règne.
La bête libre, à vrai dire, ne s'en émeut guère
Car elle est logée chaque jour à cette enseigne.

C'est peut-être un mal pour un bien. Le sait-on ?
Mais comme ils sont en train de fomenter une guerre,
À la faim s'ajouteront les coups de bâton !

Le Spectre à trois faces



Lire aussi

Fin de règne

Sépulture

Blason de Gabčíkovo (Slovaquie)


Parfois, le long des rives, quand tremble le roseau,
Lors que souffle le vent qu’une douce voix féconde,
Des propos venus d’une Sagesse d’Orient, en ondes,
Guident mes pas jusqu’à ce vétuste vaisseau.

Soudain, comme subjuguée par le matin nouveau,
Mon regard aspergé par les reflets du monde,
Le cœur ému par les transparences profondes,
Je vois passer le jade et de bien vieux rouleaux.

Ils s’ouvrent à ma solitude, telle une sépulture,
Et j’y découvre la beauté d’une pâle figure,
Visage auroral qui me secoue toutefois :

Qu’est-ce donc de plier ou de crier victoire ?
Le Destin exige une souplesse, même en Ses Lois,
Le roseau chante les défaites tout comme les gloires.

Océan sans rivage
 

Centrage (2)

Blason de Veert (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)
 

La possession ne me définit pas,
Qu'elle soit matérielle ou immatérielle.
Le vrai « je » ne se trace pas au compas
Car il est de nature spirituelle

Et donc, en cela, irréductible.
Tout ce qu'il manifeste est composé
Et s'en trouve par là même divisible
L'esprit est-il à la forme opposé ?

Dans l'unité, cette question est oiseuse,
Tout autant que les réponses sont vaseuses.
Elles font encore couler beaucoup d'encre

Chez ceux qui cherchent midi à quatorze heure,
Ayant perdu l'adresse de leur demeure
Et ne sachant plus où jeter l'ancre.


Centrage (1)