Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

lundi 30 avril 2018

Considérations allégoriques


Blason de Courcelles-en-Barrois (Meuse, Lorraine)

Écartelé en sautoir: au 1er d'azur à la colombe en vol d'argent, au 2e d'or au masque de loup de gueules allumé d'argent, au 3e d'or à la tête de cheval de gueules, au 4e d'azur au rencontre de bélier d'argent accorné d'or.


Les fables animales sont des allégories
Que le lecteur averti comprendra sans peine.
Le genre passe pour léger et benoîte drôlerie,
Quand même il se pourrait provoquer la migraine

Chez un tel qui s'en sentirait dûment visé.
Mais chacun pense que l'on pointe d'autres personnes
Dont on rit, par crainte d'être soi-même la risée.
N'est-ce pas du voisin que parle cette farce bouffonne ?

L'imbécile, c'est toujours l'autre, c'est bien couru !
Mille manifestations ont arpenté les rues
Et mille shows de rires ont défrayé la chronique,

Mais rien n'a changé et tout est pareil qu'avant ;
Toutes les foules furent dispersées par le vent,
Les urnes reconduisant sans fin les mêmes comiques.

Le Spectre à trois faces

Mémoire d'outre-monde

La Dame Blanche


Blason de Nant-le-Grand (Meuse, Lorraine)

Coupé voûté d'azur à deux fleurs de tilleul d'or et de gueules à l'effraie des clochers d'argent, allumée, becquée et au dessus d'or, soutenue par une trangle ondée d'argent.

Les étoiles pointent à peine dans le ciel quand soudain,
La nuit est fendue par une ombre silencieuse :
C'est la Dame Blanche qui fait sa tournée des jardins
Et son passage inspire comme une crainte mystérieuse

Qui lui a valu, jadis, d'être maltraitée,
Au point qu'on la clouait sur la porte des granges !
Ces pratiques que la raison avait désertées
Étaient le fruit de croyances pour le moins étranges :

Entendre un chat huant annonçait la mort
Et l'on se voulait conjurer le mauvais sort
En sacrifiant de la sorte cette pauvre bête.

De ces stupides superstitions, la chouette effraie,
(Qui n'a pourtant rien d'effrayant) a fait les frais.
Il fallait bien qu'un jour le massacre s'arrête !

Marc


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dimanche 29 avril 2018

Cette terre ancienne


Blason du sieur de Moïsette (Nord de la France)

Murs de pierres amassées par des générations
Et arrachées à une terre où marchaient les druides,
Bien avant d'être livrée à la prédation
De la louve romaine et à ses crocs avides.

Les espaces, alors, étaient encore souverains
Car nul câble ne leur infligeait de brisure,
Et les chemins, toujours, épousaient le terrain,
Mais sans jamais le meurtrir de cruelles blessures.

L'on a voulu manger le pain sans se courber ;
Il le faudra payer cher en pliant l'échine.
La terre peut porter les hommes mais pas leurs machines.

Est-il un empire qui ne finisse par tomber ?
Si le propos peut encore prêter à sourire,
Il n'est pas sûr que demain l'on en pourra rire.


Blason de Opotchka (Russie) 

Cette terre ancienne, je l'aime, j'y veux finir mes jours ;
Marcher en ses chemins creux bordés d'aubépine
Et découvrir encore, en leurs soudains détours,
L'infini auquel cet horizon nous destine.

Sais-tu que l'Autre Monde, parfois, s'y donne à voir ?
Le regard est telle une arche qui en recueille
Les touches, lors que nous le frôlons, sans le savoir,
Tout au long d'une existence que le temps effeuille ;

Mais à l'heure dernière, l'évidence éclatera
Car Celui qui est plus proche de nous que nous-mêmes
Nous soufflera : « Chaque instant fut l'instant suprême ! »

Il n'est rien de ce monde que l'on regrettera
Car ce qui en lui vaudrait que l'on s'y attache
Est aussi sûrement ce qui nous en détache.

Marc

L'Autre Monde


Blason de Chavannes-près-Renens (Suisse)

Cerisiers des pudiques neiges en fleurs de printemps,
Des chatoiements du léger bouquet de l'oiseau ivre ;
Sur la montagne, plus loin, tu poses en cet instant,
Les joies de ton émerveillement qui nous délivre.

Effets d'un océan de voix papillonantes ;
Sur les bords du précipice, le chemin sans fin
Danse des mains qui s'entrelacent sur les pentes
De ton soupir élogieux. N'est-ce pas notre Jardin ?

L'Ami des émois de notre engouement suave
En cette verte prairie et les bordures du Temps,
Nous marchons et perçons L'Au-delà sans enclave.

Plut au Ciel que nos promenades soient Les Témoins !
Le papillon libéré festoie tout autant.
C'est un rayon de soleil qui le porte si loin.

Océan sans rivage


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Verger des prodiges

samedi 28 avril 2018

Héraldique de la Belgique et de ses provinces


Grandes Armes de la Belgique

Au début de son histoire, la Belgique était divisée en 9 provinces. Les conflits communautaires auront eu raison de cette division du territoire avec le découpage de la Province bilingue du Brabant en deux entités distinctes, le Brabant Flamand et le Brabant Wallon. Le pays compte donc 10 Provinces.

Quand la vie me semble obscure



Blason de Willmenrod (Rhénanie-Palatinat, Allemagne)

Quand la vie me semble belle,
Mon cœur fait des étincelles ;

Quand la vie est un combat,
Rien ne vaut le profil bas ;

Quand la vie est confiture,
Je remercie la nature ;

Quand la vie est comme un jour,
C’est un excellent séjour ;

Quand la vie est ombre vaine,
Ça donne une étrange peine ;

Quand la vie est un poisson,
Je dis ça dans mes chansons ;

Quand sa vie est bientôt close,
Le prince évoque la rose.

Cochonfucius


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Roue à crépuscules

jeudi 26 avril 2018

Cet Ailleurs


Blason de Alikovsky (Russie)

Contemplation innée en l’évanouissement extatique
Je suis L’enfant qui pleure, des milliers d’années, la nostalgie
Pliée en ce lieu, je retrouve mon pays natal, cette élégie
Pleine solitude, j’errais dans les limbes énigmatiques
Douce certitude qui se donne en cet invisible
Libre de pouvoir T’aimer, telle est la Joie, enfin du voyageur
Combien mon trouble est grand devant le vide autour
Je suis L’Enfant qui Te cherche dans L’indicible
Trésor pressenti en ce désert, des larmes de douleur
Je Te cherche tandis que tout s’efface en Ton Amour
Allongée sur l’humus du Temps, j’attends la profonde Heure
Quand les Anges viendront me visiter, je pleurerai de Bonheur
« Venez, Ô annonciateurs de la Nouvelle, je tremble d’amour
Depuis des milliers d’années, j’attends ce Jour
Menez-moi vers Le Seigneur, L’Enfant vient de naître »
La nuit est Soleil, tandis que ce monde Te nie, je suis ici
Louange à Celui qui me guide en cet Ailleurs Béni
Je marche, tournoyant en ce monde de L’Être.

Océan sans rivage



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Ange-crapaud

Vera Ibbett - Flowers in Heraldry



Flowers in heraldry (Fleurs en héraldique) est un recueil en langue anglaise composé de 24 planches magnifiquement illustrées, combinant la peinture botanique et héraldique ainsi que la calligraphie. Cette œuvre fut réalisée par l'artiste Vera Ibbett entre 1971 et 1974 et publié par la Alcuin Society (Vancouver, Colombie-Britannique, Canada) en 1977.

mercredi 25 avril 2018

Postale diligence


Blason de la ville de Daugailiai (Lithuanie)

« Pas de nouvelle, bonne nouvelle », se plaît-on à dire
Quand, le matin, l'on veut s'aviser du courrier.
Pas de facture ? Dieu merci, l'on échappe au pire !
Mais ce calme se veut-il d'une tempête le fourrier ?

La boîte ne sert guère qu'aux prospectus qui s'empilent
Car les marchands ne perdent ni la main ni le Nord
Et leur office ne tombe jamais en panne de piles ;
L'on chercherait en vain à leur mettre le mors.

Jadis, une lettre allait par monts et par vaux,
Plus ou moins vite, selon le nombre de chevaux
Qui composaient l'attelage de la diligence,

Et peut-être aussi selon la soif du cocher
Qui se pouvait confondre de loin les clochers.
« Allez fouette, postillon, il te faut faire diligence ! »

Marc



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Zone

Considérations pseudocratiques


Blason de la Zunft zur Waag
(Guilde des Tisserands et Chapeliers, Zurich, Suisse)

En démocratie, le suffrage d'un imbécile
Vaut bien celui d'un savant.* Or, comme le premier
Est plus nombreux, quand même il serait plus docile,
Du fait d'un esprit plus aisé à anémier,

L'on se retrouve dans de beaux draps en un système
Où les cinquante et un pour cent des électeurs
Prennent en otage les quarante-neuf autres, quand même !**
Point n'est nécessaire d'être diplômé docteur

Pour bien comprendre que le jeu de l'alternance
N'est qu'un lâcher de vapeur, effet de balance
Destiné à faire illusion un certain temps.

Lors que l'insatisfaction ne fait que changer de pôle,
Chaque camp se doit ronger son frein à tour de rôle,
Tous deux pédalant dans la semoule tout autant.

Le Spectre à trois faces



  * « L’inconvénient de la démocratie c’est qu’elle égalise la voix électorale d’un savant et d’un ignorant. » Mohammed Chérif Naceur, poète algérien contemporain

** « Une démocratie n'est rien de plus que la loi de la foule, suivant laquelle 51% des gens peuvent confisquer les droits des 49 autres. » Thomas Jefferson (1743-1826)

mardi 24 avril 2018

Contemplation


Blason de Chełm Śląski (Silésie, Pologne)

L'Âme contemple toujours à partir des yeux qui aiment.
Un Jour, Le paysage s'offre sans même se dérober.
La pupille s'étonne de ce qu'elle a résorbé.
Pourquoi tout Cela est-il saveur qui sème ?

La question se suspend au Temps de ce poème.
Les tirs d'ailes s'accouplent comme hébétés
Des Nues qui se dispersent en cette vérité.
Le cœur s'envole sans jamais perdre ce qu'il aime.

Comme s'abreuve l’assoiffé en ces yeux livides !
N'est-il pas à s'extraire de tout ce qui est vide ?
Évite-ton de creuser la terre en son tréfonds ?

Des torrents bouillonnent et glissent à la surface,
Puis se jettent en L'Océan du Regard qui tout dépasse.
En cet iris, les vagues, jamais ne se défont.

Océan sans rivage


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Soleil-Tétraèdre

Considérations sur la courte-vue


Blason de Wachstedt (Thuringe, Allemagne)

L'on dit qu'en politique, gouverner c'est prévoir,
Un beau principe qui semble n'être plus de mise,
(Comme tant de valeurs par l'affairisme démises)
Et qui se décline aujourd'hui en « voyons voir ».

Telles sont les politiques à la petite semaine,
Alliant le pragmatisme à la courte-vue,
Quand les promesses faites sont de parole dépourvues,
Sans que personne ne sache plus trop où cela mène.

Mais prévoir quoi dans un monde livré aux pulsions
Du marché qui alimente toutes les compulsions,
Quand l'immédiateté usurpe la Présence ?

Ne sont-ce pas des sages qui devraient nous gouverner,
Au lieu de ces ambitieux qui veulent nous berner
Et feraient mieux de se taire, par simple décence ?

Le Spectre à trois faces


«Gouverner c'est prévoir.»
(phrase attribuée à Émile de Girardin, journaliste et homme politique français, 1802-1881)

lundi 23 avril 2018

La Voie du Samouraï : Livres 49 et 50


Mon du clan Iseebi no Maru

Livre 49

     Toute l’histoire de l’humanité a été façonnée par la peur. L’homme éprouve cette viscérale peur d’Être. S’il ne projetait pas en lui la durée, il comprendrait qu’il n’y a que l’instant. Projeter vient de la peur et entraîne le désir de dominer. Le sentiment de perte entraîne aussi la peur. Or, si l’homme cessait de s’approprier, il ne sentirait plus cet effroi presque indicible. Tout espace vital qui se voit menacé est la conséquence d’une illusoire perception. Même les idées s’expriment semblablement à des conquêtes inavouées. Or, celui qui te veut du bien, ne cherche ni à te posséder, ni à t’enfermer, ni même à te conditionner dans un espace-temps. Il est à te donner tout l’espace pour que tu te trouves toi, quand même serait-il à bousculer ton inertie. Mais, celui qui a peur ne peut entrer ni dans l’émerveillement, ni en relation avec quiconque, ni même vivre le vrai partage. Souvent, sur la route, l’on rencontre des marcheurs. Quelques-uns te tendront naturellement le pain. D’autres ne te verront pas même. Pourquoi donc ? Sont-ils à se voir pour voir l’autre ? Sont-ils à se connaître pour connaître l’autre ? En L’Etant, il est une gratuité du Regard. Pour atteindre cette profondeur de sentiment, il est nécessaire de connaître la mort en tous ses états. La mort est un rappel constant et redonne à chaque chose sa pleine dimension. En ayant vécu cet effacement, cette occultation nécessaire, le Samouraï vit la mort qui réduit en poussière tout ce qui est périssable. celle-ci te donne à voir. Rien ne subsiste face à la mort si ce n’est ce qui ne jamais s’efface. Une fois expérimentée cette pleine réalité, tu es en Ce Regard de L’Être. Tu épouses chaque regard de Vie. Tu n’en négliges aucun. Le Samouraï connaît la valeur de la vie et connaît la sacralité de chaque regard qu’il pose sur l’autre, car il connaît le regard Réel. Il ne se sent pas séparé et ne se sent pas enchaîné. Il n'éprouve pas la menace, il ne vole rien puisqu'il n’est pas dans l'illusion que Cela lui revient. Il ne cherche pas à paraître, mais à Être. Il entre en Son Éternité. Son Silence est le résultat d’une application minutieuse et consciencieuse de sa pratique. Chaque jour, son geste lui donne à entrer en la profondeur. Cette minutie remonte depuis le lieu de sa découverte. Il se découvre Samouraï. Il ne prétend pas à Cela. Il est Cela qui se déploie. Lors que je quittai ma famille, je savais que Cela me le donnait à le vivre sans que je n’y fusse conditionné. Autre chose se révélait et me guidait. Sache, Ô Fils aimé que lors qu’une question hante ton âme, elle te libère de tout ce qui n’est pas à te donner La Réponse. Le Samouraï ne ment pas. Il ne trompe pas. Il étudie chaque stratégie de l’âme et les recense pour les avoir toujours reconnues, parce que La Question connaît précisément La Réponse.


Mon du clan Yotsu Oni Kashiwa

Livre 50


     Il est une Réalité que nous ne pouvons ignorer aujourd’hui. Tout cheminant est en Son déroulé de vie. Il ne saurait échapper à ce qui se présente à lui, quand bien même serait-il à le croire. Il ne s’agit nullement de nous enfermer dans l’idée d’une fatalité. Ce qui advient est clairement lisible dès lors que nous sommes assez lucides pour observer que la multiplicité et la différence sont une Réalité indéniable dans le cycle de l’humanité. Nous ne naissons pas tous dans les mêmes cultures, ni dans les mêmes schémas de pensées. La langue qui éclot de par un héritage familial et contextuel est encore une des caractéristiques qui nous donne à nous développer de telle ou telle manière. Pourtant, nous ne sommes pas foncièrement conditionnés par le contexte social, culturel et économique. Il serait injuste de prétendre que notre évolution fût complètement et définitivement liée à cela. Nous observons des spécificités de destinées qui sont telles des échappées de conscience. Dire que mon maître usa d’une stratégie à mon égard, bien cruelle aux yeux de certains, est encore se placer en-dessous de la réalité. Il me dévasta complètement. Les premières années furent les plus difficiles. J’étais le plus grand des rustres. Tout ce qui relevait de la subtilité m’apparaissait comme foncièrement inutile. Pourtant, n’avais-je pas cette Question primordiale au goût du souffle vital qui me taraudait ? Qu’est-ce donc que La Vie ? Cette Question en faisait poindre d’autres et jamais rien ne me semblait définitivement acquis. Ma jeunesse était impétueuse. La vanité me collait à la peau. Mon maître me fit vivre la totalité de l’inconfort. Tout ce qui me sécurisait, il me l’ôtait. Jamais je ne pouvais m’installer dans la routine. Il me remettait en cause sans cesse. Il n’agissait ainsi qu’avec moi et je tempêtais. Je pouvais même entrer dans des colères quasi meurtrières. Je montais sur les collines et pratiquais le maniement du sabre durant des heures. Je redescendais avec l’impression d’avoir combattu un dragon. Mon dragon. Quand je le vis, quand je vis qu’il me colonisait avec mon total assentiment, alors je compris que je ne devais plus le combattre. Car plus je levais mon arme contre lui et plus je lui donnais de la force et du pouvoir. J’appris à le voir mais aussi à lui dire implacablement : tu ne passeras plus. Je ne te donnerai plus cette part en moi que tu dévores. Je t’ai enfin reconnu. C’est ainsi que le paysan reprit son labeur. Il sua sang et eau et ne céda pas devant la tentation de tout abandonner. Or, il se passa cette chose extraordinaire : tout devint plus vrai encore. Son Amour naquit dans les décombres. Il le vit jaillissant, lumineux et il le contempla comme un parfait étranger. Ce n’était plus lui qui cultivait son jardin, mais bien le contraire : le Jardin le cultivait. Chaque graine devenait une lumière à son cœur chagriné. Chaque plant l’arrosait de sa tendre présence. Le Jardin n’était plus à l’extérieur, mais bien en lui. Il appris à marcher au milieu des allées et à se laisser compénétrer par le langage de chaque chose. Le Jardin était à resplendir non pas grâce à ses efforts, mais à partir d’une Source beaucoup plus ancienne, au-delà de lui-même. Tout le voulait lui en manifester la réalité. Tout lui en donnait la juste mesure.

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï

Se lit aussi sur Naissance et connaissance

Le heaume de chevalier en héraldique


Élément défensif dont les formes ont changé suivant les temps et les lieux, c'est aussi la plus noble pièce de l'armure d'un guerrier, celle qui abrite la tête, c'est-à-dire le siège de la pensée. D'où la coutume d'en surmonter l'écu, c'est-à-dire sur le chef qu'il semble protéger, l'ornant des marques distinctives les plus honorables, des couronnes indiquant les titres.


Aux XVIIe et XVIIIe siècles fut établie une hiérarchie entre les heaumes, qui, selon leur couleur (or, argent, acier), leur position (taré de face, de profil, etc.), l'ouverture et le nombre de grilles de la visière devait rappeler le rang ou le titre du possesseur de l'écu. Cette réglementation contraignante ne s'imposa jamais strictement et l'usage continua de refléter la liberté de chacun à opter ou non pour un timbre. Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, bon nombre de roturiers continuèrent à timbrer leurs armoiries.

dimanche 22 avril 2018

La pâquerette en héraldique



Ainsi nommée car fleurissant à la période de Pâques, la pâquerette est en fait une petite marguerite dont le nom botanique Bellis perennis signifie "beauté éternelle". Dans le langage des fleurs, elle symbolise l'innocence et l'attachement.

Pâquerette


Blason de Občina Ig (Slovénie)

Soleil au miroir de Tes pétales offertes,
Merveille secrète en ces sourires par milliers.
Les bourdons qui chantent la modeste pâquerette,
Frôlent ma main et chatouillent mes yeux écarquillés.

Les boutons d'or vous font mille tendresses, sans oublier
Les coccinelles qui furètent les herbes paresseuses.
Si l'abeille butine un coquelicot, la capucine par amitié
Se tourne et sourit à la mouche aventureuse.

L'après-midi soupire après une valse langoureuse.
Le temps n'a pas changé, je suis là-bas dans ce Jardin.
C'est L'âme qui vogue en ces étreintes amoureuses.

Le Temps ne meurt pas et le cœur n'est pas chagrin :
Il enfile les perles sur un tableau magique.
L'Amour d'une pâquerette est chromatique.

Océan sans rivage

La tulipe en héraldique



Selon Nicolas de Saint-Allais (1773-1842) en son Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France (Paris, 1816), une tulipe de sable symboliserait des pensées vagues, d'or, l'inspiration heureuse et au naturel, le libre arbitre. La tulipe, comme meuble héraldique, apparaît généralement dans les armoiries sous une forme qui ne diffère que légèrement du modèle naturel : dépliée tripe, en forme de cloche ou de coupe. Les attributs spéciaux (fleur fermée, nombre de feuilles, etc.) doivent être signalés.

Dans le langage des fleurs, la tulipe rouge signifie l'amour éternel, la tulipe panachée l'admiration et la tulipe jaune l'amour sans espoir. D'abord cultivée en Turquie où elle symbolisait le paradis sur terre, les marchands néerlandais, en contact avec les marchands turcs, l'introduisirent au 17e siècle dans les Pays-Bas où elle symbolisait la brièveté de la vie. Elle y prendra même une telle importance que ses bulbes feront office de monnaie, avant d'en devenir la fleur nationale.



Un instant


Blason de Chésopelloz (Suisse)

Coupé, d'azur au coq hardi passant d'or, lampassé d'argent, crêté et barbé de gueules ;
d'or à trois roses de gueules boutonnées du champ et feuillées de sinople.

Souvent, lors que le coq chante, le silence s'impose.
Profondeurs des clameurs, oiseau du grand Soleil,
Sur ton plumage, tel un périple qui compose
Les récits de tous les âges, au bon goût vermeil,

S'ouvre mon regard sur les plaines et les bocages
Des espaces qui m'interpellent et je songe à toi,
Coq de tous les plumages, l'instant de mon otage.
Le paysage est tel un écho à l'amour courtois.

Chante encore tous ces sillons que trace mon cœur
Au souffle de L'Aube, Ton Soleil m'enchante des Cieux.
Parle-moi de l'autre monde, de l'envol en Chœur,

Des émois qu’exhalent en ces rites consciencieux,
Les roses boutonnières et aussi les roses trémières.
En haut, sur le coteau passe l'oiseau serpentaire.

Océan sans rivage


Blason de La Haye (Pays-Bas)

samedi 21 avril 2018

Sur la terre comme au Ciel


Blason de Boltenhagen (Mecklembourg-Poméranie Occidentale, Allemagne)

Rien n'est plus jubilatoire que le jardinage,
Ni plus équilibrant ; la terre boit la sueur
De qui se baisse vers elle, le cœur tout à l'ouvrage,
Rendant pour chaque goutte mille parfums et mille saveurs.

Qui mieux qu'elle nous renvoie à notre matérielle
réalité, sans pourtant nous y enfermer ?
Et qui mieux nous inspire notre nature réelle,
Quand dans l'œil qui s'en émerveille se veut germer

Cette fine lueur née de la mémoire édénique
En laquelle dort notre vrai patrimoine génique ?
Qui bien regarde la terre lève les yeux au Ciel

Car il n'est en vérité rien qui les sépare,
Sinon la conscience duelle qui partout s'égare
Car ne portant sur le monde qu'un regard partiel.

L'Abbé Théophile

Jardin de Lumière


Drapeau de Strelkovskoe (Oblast de Moscou, Russie)

Puissions-nous tel le lierre nous étreindre sans jamais faillir et nous vivre d’abandon sans jamais périr. Ô ma Rose suave, mes vagues déferlantes ! Ô Esprit drapé des soieries de L’Amour, délicats boutons naissants à l’orée des bois, lors que L’Oiseau survole en danse tournoyante. Âme Hébétée en Tes Dunes Célestes ! Ô Parangon des Nuits enivrantes ! Vertus parées d’Ambre luminescente! Ô Esprit envoûtant ! Fluidités du Silence au Crépuscule de L’Occident, lors que se pâme L’Orient de Ton sourire ruisselant en ondes nacrées. Je ne saurais me défaire de Ton lien puissant, Ô Amour Vénusien ! Je T’ai guetté tel un voleur et une seule de Tes œillades transperce mon cœur. Nul ne conquiert ce Jardin si ce n’est La danse de Ta Lumière.

                                   Qui aujourd’hui Te reconnaît, Ô Beauté ?
                                   Qui se baigne en Ton Océan troublant ?
                                   Qui reconnaît Les Perles de Tes Abysses ?
                                   Te vêtirai-je, Ô Joie de mes yeux ?
                                   Seras-Tu en cette Alcôve Le Jardin de mes pensées ?
                                   Se sont effondrées mille récifs et ce sont les Coraux de Ton Désir
                                   Qui m’encerclent sans plus me lâcher.

Océan sans rivage

Blason de Lakinsk (Russie)

Se lit aussi sur La profondeur