Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

mercredi 28 février 2018

Un petit tour du monde en 1904



L'Exposition Universelle de 1900, qui marqua l'apothéose de la Belle Époque, fut un grand rendez-vous planétaire à travers lequel les grandes puissances du moment et les pays d'influence d'alors ont su se promouvoir. Le monde s'était donné à voir à Paris à une échelle colossale : 7 mois d'exposition, 76112 compagnies exposantes et plus de 48 millions de visiteurs. À cette occasion et par la suite, d'innombrables chromolithographies seront distribuées par les grandes marques sur tous les thèmes imaginables, notamment sur le monde d'alors. Un véritable raz-de-marée d'images réalisées par une armée de dessinateurs allait inonder les maisons. Heureusement, ces images sortent des tiroirs et Internet leur permet d'avoir une seconde vie... à l'échelle planétaire. Les artistes de l'époque – d'illustres inconnus pour la plupart – pouvaient-ils s'imaginer que leur travail connaîtrait ce destin ? En tous les cas, notre blog participe activement à ce travail de mémoire. La série qui suit propose un petit tour du monde de l'année 1904, en douze images : Berlin (Allemagne), Saint-Pétersbourg (Russie), Constantinople (Turquie), Le Caire et Gizeh (Égypte), Bombay et Calcutta (Inde), Colombo (Ceylan), Bangkok (Siam), Makassar (Java), Hong Kong et Shanghai (Chine), Tokyo et Yokohama (Japon) et Sydney (Australie).

La Voie du Samouraï : Livres 5 et 6


Mon du clan Awa no Maru

Livre 5


Nos émotions ont cet illusoire pouvoir de nous maintenir en des voiles d’interprétations diverses. Cependant, nous n’excluons pas que ce monde ne puisse se traduire en termes de conversion. Cela serait plus juste. Toute interprétation est un effort qui altère souvent notre approche d’une problématique conscientisée, c’est-à-dire considérée comme étant d’emblée une énigme à résoudre. La Vie est fluide de notre fluidité de pensée, et s’obscurcit de notre opacité émotive. Les nuances sont de taille, lors que nous rencontrons cette énigme de Vie. Comment distinguer l’émotivité de la sensibilité ? Comment différencier l’enthousiasme de la Joie ? En travaillant les gestes du maniement de L’Épée, j’observe que L’Épée est tout autant ce vent que je transperce que L’Épée qui traverse le vent. Je ne sais plus faire la différence entre le vent et L’Épée, tout comme mon bras n’est plus vraiment mon bras, mais bien le prolongement de ma pensée. Le mouvement lui-même est fusion des progressions de mon attention. Tantôt le vent me traverse, et tantôt je traverse le vent. Les deux faits sont remarquables. J’entre en cette subtilité de l’attention, à un tel point que, je suis tantôt face à la chose, et tantôt, je suis cette chose ; or, je sais reconnaître ce phénomène et il n’a qu’un nom : Présence. Celle-ci est exactement ce que nous appelons Épousailles de tous les disloquements qui se résorbent en L’Un. Je sais alors qu’il n’est rien en nous qui ne soit réel, excepté en ce regard témoin. Ceci est la première victoire. Ceci est le Signe même de La Conversion.

Mon du clan Chigai Ashinoha

Livre 6


Ce que tu cultives, te cultive. Autrement dit, tout ce qui te préoccupe devient exactement ce qui s’inscrit en toi. Nous sommes à vivre simultanément deux choses, con-subséquentes, reliées par une dynamique que nous ignorons monumentalement, ou que nous feignons d’ignorer. Ces deux choses sont en nos actes, pensées, orientations, aspirations, à déterminer notre Réalité efficiente. Nous sommes Cela que nous vivons, déployons, cultivons, et nous écrivons, en une encre ineffaçable, notre histoire. Nous sommes aussi en ce déni, à réduire notre espace d’humanité, et donc de clairvoyance. Or, il est une vérité tranchante et quasi absolue : nous sommes notre propre jointure de l’entre-deux-mondes. Nous sommes aussi en cette non-reliance à créer l’obscurité qui réduit notre intelligence, qui réduit le Champ de L’Œuvre juste et éclairée. Nous sommes à ne plus savoir observer ce qui nous unifie et ce qui nous divise. C’est au pied d’un Arbre que j’ai mené mes plus grands combats. Sache, Ô Fils, que se regarder, entrer en son introspection, est une nécessité absolue pour nous, samouraïs, car, nous ne sommes pas à méconnaître L’Oeuvre Céleste, nous nous devons d’entrer précisément en Son Orbitage et convertir les messages reçus en un ajustement efficace. Une situation donnée est une situation qui a son sens plénier et qui a, de fait, sa finalité, quand bien même cette finalité offrirait d’autres perspectives encore. Si nous ne pouvons éviter l’erreur, qui procède d’une Sagesse inouïe, nous n’avons pas le droit d’ignorer les messages Célestes. Nous pouvons mettre du temps à les recevoir, mais nous ne pouvons pas nous enfermer en une volontaire cécité. La crucialité de la vie est le permanent rappel de son éphémérité. Nous ne pouvons échapper au vent qui devient à la pointe de notre Épée notre propre présence, comme nous ne pouvons éluder le fait que nous sommes en un espace structuré et riche d’enseignements.

Océan sans rivage


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Les sept armes du chevalier : la lance


Le chevalier Pierre Terrail, seigneur de Bayard (1476-1524)

La lance* est la première arme du chevalier.
Lors que sur sa monture au combat il s'élance,
Elle lui sert à désarçonner le cavalier
Pour, d'un coup bien porté, le réduire au silence.

Mais elle est aussi le mât où flotte l'étendard
Auquel se rallient ses féaux compagnons d'armes.
Ceux qui jadis suivirent le seigneur de Bayard
En eurent honneur. À sa mort, ils mêlèrent leurs larmes

À celles de l'ennemi, tous pleurant le héros
D'un temps qu'ils savaient révolu ; une escopette
Eut raison du preux ; la chevalerie, défaite

Par les armes à feu, perdit ses hérauts.
Lors, tomba dans l'oubli leur mémoire armoriale,
Mais leur vaillance demeure à jamais proverbiale.


Marc

William Shakespeare (1564-1616), ville de Siglingen (Bade-Wurtemberg) et Chevalier Bayard (1476-1524)

* Pour René Guénon, le symbolisme de la lance est lié avec « l'Axe du Monde »

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mardi 27 février 2018

Aphorisme


Blason de Fegersheim (Bas-Rhin, Alsace)

D'or au phi lettre capitale grecque de sable.

L'inversion de L'Esprit donna le pied de La Lettre,
tandis que La Lettre fuyait de nouveau vers L'Esprit.

Océan sans rivage

Symbolique du Poisson (1)


La Symbolique est un Resserrement de Signes, une Concentration effusive et un Langage Sacré, en L’Echo vibratoire d’une Descente imaginale et intuitive. Elle est L’Accomplissement d’un Jaillissement dans des structurations devenues, de nos jours, particulièrement complexes et hermétiques, mais toujours actives et efficientes.

Blason de Bratkovsky (Russie)

Aussi loin que l’on puisse remonter dans La Souvenance, nous savons que L’Eau est une Lumière structurelle et conservatrice. Elle est à s’effeuiller des moyens de Son incroyable fluidité et recèle en Elle, La Larme de L’Origine, ou Suintement expirant de Mémoire Fluide. Elle est réverbération, absorption, structuration, monde éthéré, multitude de mondes, densité de formes, mouvement, changement, résorption, infinité, opacité et translucidité, couloir et cheminement. Elle peut aussi devenir énergie et puissante barrière. Elle est issue de Là où tout commence, mais elle donne aussi Vie. Ainsi, Sa Matérialisation est riche d’allégories, de références, d’interpellations, de messages, de signes. Si Elle est Le Véhicule des Sons. Elle est aussi instrument et vibration. Rien ne l’arrête, tout la renforce. Elle transporte les éléments épars et les fusionne. Elle donne des possibilités infinies de voyages. L’Eau nous parle, et L’Eau mémorise. Elle est Sa Simultanéité perpétuelle.

L’Eau permet aussi d’être en Sa Guidance, Elle qui ne jamais renonce et se transforme en toutes choses, de sorte que Le Voyage est une Réelle Destinée. Elle est en son infinitude élémentaire et particulaire à être aussi des milliers d’êtres. Ceux-ci sont autant d’alternatives insoupçonnées. Des effets de sa fluidité, interroge-toi sur Son Miracle en tant que manifestation à la fois solide et éthérée. As-tu considéré Sa Réalité ? En Ta main, consolidée par d’autres effets des mouvements incessants, as-tu perçu Son Langage inouï?

Drapeau de Goryachy Klyuch (Russie)

Il s’est trouvé qu’Elle est précisément La Nature même du Poisson. Considère cette goutte essentielle comme la fluidité combinatoire de toutes les réalités en un point concentré. Considère que ce point est La Larme de Semence et que Cela signifie pleinement qu’il s’agit de La Vie en Sa Quintessence. Concentration extrême de Vie, en L’Alpha et L’Oméga. Considère bien cet aspect des choses, ce monde contenant d’autres mondes. Considère Cela comme La Réalité d’une Phraséologie de La Création, du Rappel en L’Arche préservée, et donc du Retournement possible en La Restauration de La Nature Primordiale de L’Homme.

En Ce Calame Récipiendaire, en cette pointe acérée de L’Épée Arborescente des paroles depuis les Âges reculés, en cette vibration unitive, lors que Le Cœur est en Son Orient de Lumière, L’Âme est Éternité de Présence et Reliance en Justesse de L’Intention. Se peut-il que se concentre en une limpidité, ce cristal du Trône de La Toute Puissance ? Plus est précise l’Aspiration et plus se resserre le fil ténu du Désir d’Amour en ce Retour de L’Origine. L’Épée de Lumière touche exactement Le Commencement de La Pointe suintante. Ceci est La Flèche ciblée de L’Ardeur incantatoire des Épousailles. Le Faisceau franchit tous les obstacles et ne connaît plus de déviation. Il s’agit du Pôle des Cercles concentriques. Tout Cela est en son Absoluité contenu en La Semence Verbale de L’Essence Originelle. Se dissolvent alors toutes les aspérités, lors que Cet acte de La Rencontre appelle à L’Union Créatrice en cette simultanéité de Consciences aimantes qui dansent sans discontinuer.

Blason de Nogliki (Russie)

En ce Verbe de Jonas, lors que les renoncements se confinent en la mémoire du chagrin, lors que les larmes fusent de leur langueur en ces palpables mondes et ceux encore intouchés, L’Occultation en La Semence avive Les Invocations, et, de cette effusion, se concentrent encore les chaleurs nécessaires à L’Oeuvre de Transformation en La Nuit des douleurs de la séparation. C’est en La Larme, écume de vagues perlées au miroir du premier reflet, que se retrouve La Réalité de L’Union. Sans ce Passage, sans ce retour en La Primordialité, comment entrer de nouveau en la Conscience de L’Éternité ? Ne sois pas comme en une cristallisation de souffrances, sans pouvoir même échapper aux réalités infernales ! Ô Toi, sache lire en ces feuillets immaculés de L’Instant, qui se fécondent et se relient aux Écritures de tous les temps !

Océan sans rivage


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Jonas sortant du poisson, cathédrale d'Amiens (Picardie)

Les outils en héraldique : le marteau



Un marteau est un outil percuteur, servant par exemple à aplatir un morceau de fer ou à enfoncer un clou. En tant qu'arme, le marteau est un symbole de force masculine, lié au pouvoir du Soleil et aux dieux guerriers. En tant qu'outil, il constitue un symbole de protection et de capacité divine. En héraldique, il est parfois appelé « Martel ». Sur les blasons municipaux, il symbolise le plus souvent une activité industrielle (forges, carrières...)

La Voie du Samouraï - Livres 3 et 4


Armoiries impériales

Livre 3

Ô Fils, ne sois pas troublé par les mouvements de ceux qui ont choisi la hâte. N’y prête seulement pas attention. D’avoir pratiqué la promenade méditative, me conformant à la présence du vent, me concentrant en son langage, je me suis mis en cet alignement du Souffle Conceptuel et me suis relié ainsi à ma propre respiration. De fait, il m’a été donné d’entrer en l’apnée, et c’est là que j’ai pu reconnaître le point centré en mon être. J’ai observé longtemps le même mouvement, et j’ai découvert alors qu’il existe une telle acuité, si sensible, et qui appuie toute nécessité de concentration. Il existe deux sortes d’humeur : l’une froide et l’autre chaude. De ces deux opposés est à naître une sorte d’équilibre et le souffle s’unifie au cœur. La Vision est décuplée en cette alternance qui nous renvoie au mouvement juste. Équilibre et intensité, puis légèreté du mouvement. L’Épée épouse ces mouvements conscients et devient exactement cette précision que seule L’Âme connaît. Le mouvement devient mouvement de L’Âme. Il n’est aucune séparation de par cette précision. En cette discipline, en son application répétitive, en cette constance, le samouraï pénètre en la substance de L’Acte. Il est en son ralenti, et le sait de la juste nécessité d’être présent face à l’adversaire. Lors, il observe les stratégies et peut ainsi opérer et neutraliser l’ennemi. Or, sache-le, Ô Fils, le premier ennemi est soi-même. Tout trouble, toute confusion, tout compromis sont une dérive, mais la dérive est aussi une stratégie qui permet le réajustement. Le Samouraï ne laisse rien se perdre en l’inutilité. Toute chose est féconde de La Présence.

Mon du clan Wari Aoi

Livre 4

Aucune sentimentalité n’exclut une réelle sensibilité. J’ai observé chez la plupart des gens cette propension à s’attacher à l’éphémère, faisant fi de la Réalité, la voulant contraindre à l’émotivité et au souvenir narcissique. La peur de perdre active cet égocentrisme et atrophie la part intelligente de la manifestation vivante. Au lieu de se comprendre comme un Esprit, les hommes se collent à leur territoire sentimental, et en font un amoncellement de fétichisme. L’homme se conditionne son propre figement qui le rassure, sans pour autant qu'il soit à lui ouvrir la vraie perspective existentielle. Éluder la mort, la fuir, ne veut pas dire qu’elle sera vaincue. La négligence d’une vie est un crime hautement terrifiant, puisqu’elle est à ouvrir toutes les autres possibilités de déni. Se sacrifier tous les jours, c’est épargner d’autres vies. C’est leur redonner une pleine dimension. Ne pas éprouver de l’estime se manifeste par une raillerie inféconde. Si l’autre est perçu comme un ennemi, c’est que l’on n’a pas su détecter son propre ennemi qui est soi-même. Nous sommes prompts à pointer du doigt l’autre, mais nous sommes rares à écouter le bruissement d’un Echo. Il n’est de reconnaissance véritable qu’en ce Souffle Universel. De fait, tout le reste dévoile exactement les fragmentations du moi en une pluie de disgrâces. Ô Fils, ne t’arrête pas aux futilités des sensibleries qui ne sont pas constructives. La Sagesse est un Souffle suspendu au sourire intérieur.

Océan sans rivage


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Hangaku Gozen par Yoshitoshi

lundi 26 février 2018

Les métiers en héraldique : le forgeron


Symboliquement, la forge allégorise le travail sur soi-même, par une transformation qui passe par le feu des épreuves. D'où les expressions « forger son âme », « se forger une personnalité, une opinion... », « avoir un caractère bien trempé » (tel l'acier dont le trempage, appelé traitement thermique, vise son durcissement, c'est-à-dire sa solidité). « C'est en forgeant que l'on devient forgeron. » Cette maxime, bien connue, indique que la maîtrise s'acquiert par la pratique, c'est-à-dire un travail persévérant et continuel, inscrit, donc, dans la durée.
 

Blason d'Elektrostal (Oblast de Moscou, Russie)

Dans la mythologie grecque, le forgeron est associé à Vulcain, le dieu romain du feu, des volcans et patron des forgerons. Fils de Jupiter et de Junon, il vit sous l'Etna et forge les traits de foudre pour son père. Il est associé au Héphaïstos des Grecs qui réalisait des objets magiques et sacrés.

La présence d'une enclume sur un écu met généralement l'accent sur l'activité de la forge, pour en souligner l'importance économique dans une commune ou une région. Elle peut être représentée seule ou accompagnée des outils emblématiques que sont le marteau et la pince du forgeron. Selon L. Fourlques-Delanos, en son Manuel héraldique ou Clef de l'art du blason (Limoges 1816), une enclume symboliserait une impression fixe dans un esprit sain.

La Voie du Samouraï - Livres 1 et 2



Livre 1


Je m’adresse à toi, Ô Fils vénérable qui me visita en ta pudeur faite de silence et de pureté en les convenances. Tu n’es rebelle que des acquis figés en cet ère de glace. Il est des déserts de froideur qui sont de grande éloquence. Lors que l’âme encore embryonnaire se contorsionne des éléments disparates de son humeur, que peut-il en sortir ? Parfois, un homme meurt des certitudes de sa froideur et de son amertume, s’y figeant en un avortement de douleur. Cette Voie est une Vie intérieure qui se donne en une Dignité que les hommes d’aujourd’hui ne connaissent pas. Le pouvoir est à l’image de son peuple. Vois comme les masques tombent peu à peu et révèlent leur hideur. Cette voie n’est pas mensongère, ni non plus complaisante. Le combat est une justesse à la lame qui siffle au vent. Ainsi, sur le sentier des mille combats, j’ai noté les étapes sur un livre consigné. Chaque page s’offre en une sorte de promenade de la pensée. Un instant est un murmure subtil qui cherche au cœur du cœur, le Vivant. S’il n’est de Vivant, il n’est aucune Beauté jaillissante.

Illustration de James Himsworth

Livre 2


Une Voie exclusivement exotérique se fonde en la connaissance de l’intériorité, aujourd’hui, las, quasiment occultée. Pourtant, nous sommes une véritable Mémoire, une bibliothèque gigantesque que nous ne soupçonnons pas. Nous sommes en une Possibilité connective, une possibilité de Reliance presque totalement méconnue. D’avoir estropié l’histoire nous rend aujourd’hui incapable d’entrer en la profondeur des pensées et des actes. Si la routine envahit nos jours, alors, il n’est de vie qu’en l’éphémérité obséquieuse de rites rendus totalement profanes. Nous avons observé cette singularité : il est peu de personnes capables de se concentrer plus d’une minuscule minute, signe évident d’une atrophie mentale avérée. Faire le vide en son moi, est un défi qui relève d’un véritable courage. La Promptitude à remplir le vide par le bavardage est caractéristique de ce monde. L’on est à se donner les outils les plus bancals pour cacher la réalité d’une misère. Apprends que les hommes s’appauvrissent de plus en plus des perceptions de leur vie intérieure et en revanche, lui redonnent une pseudo-consistance à travers les biens matériels et la pensée toute faite. Note, Ô Fils, que le vide effraie, car il balaie tout sur son passage. Or, un vrai guerrier sait qu’il doit tout quitter, jusqu’à ses pensées les plus intimes pour entrer en l’intériorité de L’Acte.

Océan sans rivage

                     Samouraï                        Sous un Merisier                Promesse de Samouraï

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dimanche 25 février 2018

La mouette, le goéland et le cormoran en héraldique


Blasons de Kaiser-Wilhelm-Kanal, de Sierksdorf et de Steinberg (Allemagne)

Les mouettes s'en vont vers la mer, vers le nord,
Affermissant leur vol pour la lutte et l'effort.
L'air du large frissonne et souffle dans leurs ailes...
Les mouettes s'en vont vers la mer, vers le nord...

L'air du large frissonne et souffle dans leurs ailes,
Elles vont vers le nord aux neiges éternelles,
L'ondoyant infini ruisselle sous leurs yeux...

Elles vont vers le nord aux neiges éternelles...

Elles vont vers le rêve et le charme des cieux
Délicats et changeants comme une âme d'opale...
Ah! les lointains voilés, la neige virginale
Qui réfléchit l'azur atténué des cieux !

Elles vont vers la brume où flottent les fantômes,
Les pâles arcs-en-ciel, les glaciers et les dômes
Des montagnes, les fiords aux eaux froides, l'hiver,

Les roches et la brume où flottent les fantômes...

Le vent du nord s'élève au profond de l'éther :
L'odeur de l'océan est son baiser amer.
Voici que s'affranchit et roule dans l'espace
Le vent du nord, l'esprit glorieux de l'hiver...
Et, magnifiquement ivres de l'air qui passe,
Affermissant leur vol pour la lutte et l'effort,
Les mouettes s'en vont vers la mer, vers le Nord...
Renée Vivien, Evocations (1903)

À ma Dame


L'Ami, il est des récits qui ne s'essoufflent jamais de leur indicible, et leur mystère se déploie encore. L'Ami, il est des confidences que l'on sait en soi, comme les ayant vues en leur Réalité, instants des moments qui se suspendent au murmure d'un doux et bel Été.

Blason de la ville de Mierlo (Pays-Bas)

À ma Dame, qui d'un sommeil si profond m'attend,
À L'horizon de mes sursauts, en cette marche,
Des Verdoyants sillages et du vif des feuillages,
Lors que mon rêve rencontre Ton cœur miroitant.

Ô Dame ! Frémissement du lointain Retour !
Je couvre du doux baiser Floral, l'instant d'une larme,
Lors que Ta main s'étend et s'effeuille en mon âme :
Pensées de L'Ultimité d'une Vie à rebours.

À ma Dame alanguie du Mystère des siècles,
En cette allée, je suis surpris par les orphelins
Qui appellent en mon tréfonds cet étrange Destin.

Je cueille cette offrande, qui me rend si perplexe.
Du murmure d'une tombe, je T'entends me parler :
Soupirs d'un sommeil qui me veut sans doute m'éveiller.

Océan sans rivage

Tombe de Caroline Christine Walter dans le vieux cimetière de Fribourg-en-Brisgau

     C'était au cours de l'été 1975, un dimanche matin. Je faisais une promenade dans le vieux cimetière de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg) quand je découvris une tombe figurant le gisant d'une jeune femme, la main gauche posée sur sa poitrine et tenant un livre ouvert de sa main droite. Une mystérieuse émotion m'étreignit alors, au point que j'y déposai un bouquet de fleurs des champs cueillies à proximité, dans un petit pré. Un vieux monsieur, m'ayant vu faire, m'interpela, tout étonné : « Jeune homme, puis-je vous demander pourquoi vous venez de faire ce geste ? » Je fus quelque temps à réaliser sa présence et sa question. Je lui répondis, balbutiant, que j'étais mu par un étrange sentiment. « Das war ein gutes Gefühl ! » (Ce fut un bon sentiment !) s'exclama-t-il.
     Cet instant d'Éternité, dont la mémoire ne m'a jamais quitté, fut l'un des fleurons de cette période de mon existence. J'appris, par la suite, que la tombe de la jeune femme ne cessa plus jamais d'être fleurie.

Marc

Portecoq


Composition de l'auteur

Portecoq est seigneur des deux rives de Seine,
Il a, pour le servir, mille petits bergers
Qui doux trouvent leur sort et légères leurs chaînes,
Ayant un si bon maître, ils n’en veulent changer !

Mais lui de soumission ne se peut dégager,
Bien que noble, il connaît servitude certaine ;
Car il offensa Zeus, lequel, pour se venger,
Sur lui jeta le sort d’amour et de sa peine.

La louange d’un coq il devra réciter,
Ou la sorcière au bois nuitamment consulter,
Ne pouvant satisfaire une fatale envie.

Jalouser une poule est pire que la mort,
Or, de Seine il ne peut quitter l’aimable bord :
La ville tient son coeur, et le fleuve est sa vie.

Cochonfucius


Lire aussi

Évolution ?


Évolution du blason de Trnava, en Slovaquie (à partir du sceau médiéval représentant la tête du Christ) *

L'homme descend du singe, le singe descend de l'arbre...
Si le début est tenu pour une évidence,
La fin laissera les gens sérieux de marbre.
Mais peu m'en chaut et pour vous faire une confidence,

Il est une question qu'il m'arrive de me poser :
Et si, au contraire, le singe descendait de l'homme ?
Elle est bonne, n'est-ce pas, et très peu l'ont osée !
D'ici à ce qu'elle fasse l'objet d'un symposium...

Et si ce que nous appelons évolution,
Nous qui nous piquons de haute civilisation,
N'était qu'une régression, une dégénérescence ?

Il y eut l'âge d'or ; or, nous sommes dans l'âge de fer,**
Et dans ce monde, beaucoup vivent déjà en enfer.
Chacun peut voir cette générale déliquescence...

Le Spectre à trois faces


Au cœur de l'Apocalypse

 *  Lire sur Herald Dick Magazine
** Lire sur Naissance et connaissance l'ouvrage de Jean Phaure, Le Cycle de l'Humanité
    Adamique (Dervy 1973, réédité en 2012)


Le jour où l'homme façonna sa première pierre pour en faire un outil, il s'engageait dans un long périple qui allait le mener vers le clavier de l'ordinateur...

L'illustration ci-dessus résume de manière brutale l'évolution humaine où plutôt le fatum que l'homme s'est imposé à travers ses progrès techniques et l'usage qu'il en a fait. On prend ici le parti d'un homme descendant d'un primate (chose non avérée, quoique plausible au regard des comportements actuels), courbé, marchant quasi à quatre pattes puis se redressant, se verticalisant pour se recourber progressivement et finir affalé devant l'écran de l'ordinateur, fermant ainsi une sorte de boucle. Le dessin suggère l'idée que la technique la plus avancée n'atteste en rien du progrès comportemental -chose largement vérifiable au demeurant- et que le monde à portée d'un clic de souris n'est qu'une plate illusion numérique. Il suffit, pour s'en convaincre, de considérer l'incompréhensible degré d'inculture dont font preuve nos contemporains alors que les moyens d'accès à la connaissance n'ont jamais été aussi ouverts. (MS)

samedi 24 février 2018

Que faites-vous dans la vie ?


Blason de Myslina (Slovaquie)

« Que faites-vous dans la vie ? » est la première question
Que l'on vous pose, comme pour s'assurer de la classe
À laquelle l'on appartient par la profession
Et se rassurer que tout est à sa bonne place.

L'on ne voit l'autre qu'en fonction de sa caste
Et l'on ne se fréquente qu'entre gens du même monde.
Quelque brebis galeuse y peut faire contraste,
Mais c'est plutôt rare qu'à la fin elle ne s'y fonde.

Car l'on est toujours rattrapé par son milieu
Et des frasques de jeunesse bientôt oublieux.
L'on ne tient pour vrai que la réussite sociale

Et c'est, malgré les postures, le fait constaté.
L'on vous sourit et pense : « Que peut-il m'apporter ? »
Une plus-value vous vaudra des faveurs spéciales.

Le Spectre à trois faces


Si une réponse peut donner le change,
La question est toujours révélatrice.

Considérations sur la normalité


Blason de Ličartovce (District de Prešov, Slovaquie)

Suis-je, me demandé-je parfois, une personne normale
Et, auquel cas, qu'est-ce qui fait ma normalité ?
N'ai-je pas été plongée en ses eaux baptismales
Qui m'en rendirent inhérentes les formalités ?

Qu'est-ce qui fait que subitement l'on déraille
De la voie qu'un milieu donné vous a tracée ?
D'être, aux yeux de ce monde, celle qui défaille
Et dont l'on se trouve poliment embarrassé,

Sous prétexte de ne pas affecter les poses,
Ni vouloir jouer le rôle qu'autrui vous impose ?
Mais qu'avais-je à gagner en ces vaines comédies

Où, à la fin, l'on se retrouve seule en coulisse,
Sans plus personne pour entrer avec vous en lice !
Toutes les illusions se finissent en tragédie.

Le Spectre à trois faces
Semblable mais non pareille.