Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

dimanche 13 mai 2018

La Voie du Samouraï : Livres 53 et 54


Mon du clan Itakura Tomoe


Livre 53


Le doute assombrit la rétine de celui qui laisse l’incessant bruit devenir une épine. Faut-il vivre ces écorchures de l’innocence, lors que le regard est éperdu et s’élance aussi loin que l’horizon ? Il est des combats que l’on ne mène qu’en soi. Le plus terrifiant est celui que l’on doit mener pour ne pas se laisser affecter par les pierres que lancent ceux qui se séparent de La Lumière et qui pensent qu’ils sont lésés. Le Samouraï ne peut évoluer au sein du monde qu’en ayant permis à la purification d’opérer au centre même du lac de son âme. Il met des années, voire plusieurs vies à se laisser ainsi en cette alchimie effective, et il sait que cela est vrai et juste, car il retrouve les effets de la mémoire d’origine. Implacabilité de la nudité, offerte sous les bourrasques ! Des ouragans qui soufflent et nous apprennent en Le Vivant. La vie n’est pas figée. Elle est en cette Réalité à ondoyer sur les vagues du vent et à peine, aussi imperceptible que cela puisse être, le bruissement nous donne à entendre le mouvement de La Roue Cosmique. En ce Silence, Le Samouraï retrouve le geste de L’Unité, Rassemblement supranaturel car loin d’être régi par notre volonté. Mon Maître n’a jamais tari, ni dans le silence objectif, ni dans le regard, ni non plus dans les mots. Ceux-ci ne sont qu’une légère brise qui vient rompre le figement. Il m’a appris à être en Son Ecoute, à entrer en l’interstice de L’Echo. Il m’a dérouté pour mieux m’orienter. De fait, Ô fils aimé, sache qu’il n’est jamais de déroute, mais plutôt de rectification et d’harmonisation. Chaque Vie est Sacrée de par Le Souffle de Sa Suprême Volonté. Le Temps n’a pas de rides lors que l’océan lui-même devient Son Lac. « – Quand donc savons-nous que la paix s’installe ? demandai-je, un matin, à mon vénérable maître. – Il est un effet qui ne trompe jamais : le collier de perles. – Qu’est-ce donc que ce collier de perles ? m’enquis-je. – Ce sont les sourires perpétuels de l’âme, lors que chaque fragment du moi se réunifie. L’âme est semblable à une petite embarcation qui  imperceptiblement, imperturbable devant les agitations. Dans un premier temps, il nous faut certes apprendre à ne plus être. Ainsi, tout semble s’éteindre. Puis, miraculeusement, L’Être jaillit et est touché par la Grâce sans besoin même d’être touché. A peine est-Il en un souffle qui tremble de suavité : à toutes choses, Le Sourire s’impose. Maître, la mort est une Renaissance, n’est-ce pas ? – Celui qui est envahi par la peur ne peut mourir sereinement. Il ne peut se laisser partir, car les éléments de son être sont éparpillés, et la mort le donne à cette réalité. Le Renoncement à notre moi ne nous prive qu’en apparence de notre vie. Il s’agit en réalité d’un basculement qui nous permet de saisir la nuance entre l’avant et l’après. » Le maître continua de marcher sans m’en dire d’avantage et je compris qu’il fallait que les mots fissent en moi leur chemin... Une hirondelle fendit l’espace en son doux tire-d’aile. Le maître salua de la main l’oiseau qui revint alors vers nous en tournoyant de plus belle. Le Ciel est un lac traversé de mouvements qui font nécessairement écho au silence.


Mon du clan Kokonotsu Shippou


Livre 54


L’humilité qui est à se révéler depuis Quelque Chose qui nous en donne la douceur, nous fait entrer en La Révérence et aussi en une certaine vigilance. L’on peut parler aussi d’observance. Lors que mon âme s’apaisa des tumultes de la séparation, j’appris à voir et à écouter. Ou plutôt, je sentis que chaque chose m’appelait et me parlait. Les ailes des oies sauvages interpellaient mon goût du voyage. Vers quelle Destination sommes-nous à nous orienter ? Ces pas en l’intériorité de mon maître me donnèrent au Temps vertical. Un maître polarise son disciple. Un maître nous permet de pratiquer aussi la lucidité, jusqu’à ce que celle-ci redevienne notre nature efficiente. Or, mon maître m’a ouvert à La Voie et m’a mis en confiance, car, j’ai reconnu sa réelle bienveillance. Il n’est de haine et de rage qu’en l’ignorance. Las, cette laideur est manifeste depuis des milliers d’années. Pourtant, la prédation vient de l’origine divine du Souffle. Effectivement, Le Seigneur domine. Il est Le Puissant Souverain en Son Royaume. Il est l’action descendante et nous fait par là-même vivre La Contrainte Révérencielle. Mais lors que nous ne sommes pas reliés à notre principe, nous sommes fragmentés et chacun de ces fragments se voudrait se séparer et dominer. L’élément épars de notre Être entre en la plus grande des confusions et en la plus grande des rivalités. Néanmoins, il est inutile de donner plus d’importance à ces sortes de phénomènes. Il faut s’en dissocier puis les neutraliser par cet entretien intime qui est de leur dire : je vous vois, retournez donc en Ma Singularité. Mon Unicité vous redonnera chaque part de vous en La Lumière de La Toute-Bienveillance. Je suis votre Père et je suis votre Mère. Je suis votre Matrice Essentielle. Je vous aime. Revenez en votre Berceau de L’Esprit. Vous croyez que vous serez engloutis, mais en fait, je vous ferai Don du Collier de Perles qui est Reliance, et vous serez en L’Unité Primordiale. Lors, vous agirez en La Lumière. Vous entrerez dans La Paix et L’Harmonie. Le Paysan surprit les mondes secrets de La Nature. Ceux-ci se révélèrent à lui et lui donnèrent les noms. Leur verbe existencié en l’essence lui ouvrait successivement les mondes de la connaissance subtile et intuitive. Chacun de ces noms agissait sur son âme et l’ennoblissait. Pourtant, le paysan s’effaça totalement et laissa les verbes courir en son corps et en son esprit et lui faire acte d’allégeance. Plus il se laissait compénétrer et plus il recevait les clés de tous les phénomènes. Son cœur s’élargissait des beautés intérieures qui se donnaient aussi à se révéler à l’extérieur. Chaque chose lui souriait. Chaque parfum était un univers entier de possibilités qui l’invitait en La Réalité substantielle. L’Amour était, tour à tour, folie et sagesse. Il comprit ceci : pour entrer dans Le Jardin, il fallait devenir Le Jardin. Or, seule la folie, c’est-à-dire, L’Échappée, Le Retour sur Soi, L’émigration de Son Être vers La Réalité Suprême en La Réalité Suprême, permet de s’extraire de L’Inertie et d’entrer en La Vraie Vie.

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï


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La Voie du Samouraï

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