Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

dimanche 31 décembre 2017

Des noisettes dans les yeux



Lors que la fin arrive, celle d'une année qui se voit comme en son Temps, que retiens-tu Lena ? Les veillées ont ce parfum nostalgique des étoiles qui accompagnent le regard chargé de questions, et c'est le cœur de l'adolescente qui exulte sans jamais laisser un seul instant fuir L’Émerveillement. Les nuits sont belles et contiennent toutes les intensités de ta silhouette qui vacille quelque peu, lors que l'hiver mord le bord d'une fenêtre. Tu es seule, et tu aimes cette solitude qui fait battre ton cœur plus fort, lors que tout ton être chante ces chants que Le Ciel t'envoie. Est-il un autre moment que celui-ci ? L'année n'a pas de Nom, ni de Fin, ni de Lieu, car Tout est là, intact. Tout brûle du même feu d'Amour ! Tout est cette Perpétuelle Réalité, cette Permanente crucialité. Soudain, tu vois arriver Le Seul Ami, et c'est en cette Révérence que La Voûte s'incline et tu tiens en ta main la chaleur du regard qui est L'Unique. Tu dis : il n'est qu'un seul Regard. Il est Le Même. Tu as vu la flamme d'une Chandelle qui pleure Les Contemplations de L'Âme.

Tremble Flamme, tremble en ce cœur !
Vois-tu Les lueurs des nuits qu'épousent les jours ?
Je n'ai connu que Toi des moments suspendus en Ton inclination.
Des noisettes dans les yeux et des rires de joie.

Océan sans rivage

Paroles d'un Palmier


Blason de la famille d'Andréossi (Languedoc)

D'or, au palmier d'azur, surmonté d'une étoile d'argent.

Il est un Palmier qui se penchait tant en Son Désir,
Qu'il s'étonnait d'être en cette Hauteur encore.
Il avait pour coutume de chercher toujours L'Or
Des Cieux. Voici que son cœur était à conquérir

Les ruisseaux d'une Aube Nouvelle et Le Chant puissant
Des vaillances d'un Chevalier errant, car Sa Belle
Le pleurait partout, lui, de L'aimer en Son Chant,
Et Le Firmament se lamentait qu'un mortel

Puisse aimer le lac argenté des yeux d'une Dame.
Palmier, ou Chevalier, qui soupirait autant ?
Cette Belle marchait du pas des Pérégrinants.

Ou bien feignait-elle de ne voir, cette étrange femme,
Aucun de ses amants ? La question se pose ainsi :
Palmier as-tu surpris son cœur endolori ?

Elle disait : que ne fus-je à cette vie inexistante
Que ne fus-je aussi cette oubliée !
Que l'on m'enterre encore et toujours vivante !
Suis-je, lors que seuls les mots ont leur Réalité ?

Océan sans rivage

Blason de la famille Bossard
Blason dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As.

D'argent au palmier arraché de sinople au chef du même chargé d'un coeur d'azur bordé d'argent accosté à dextre d'une fleur de lys et à sénestre d'une épée et d'une plume passées en sautoir, le tout d'argent.

Villes de la vieille Europe : Berne, Bruges, Carcassonne, Chester, Rothenburg et Sienne



Quand nous visitons une ville, il va de soi que nous dirigeons nos pas vers leurs parties historiques et anciennes, c'est-à-dire celles qui ont le plus de caractère et qui les distinguent véritablement des autres villes. Avec l'architecture moderne, on a le sentiment d'être toujours dans la même ville. Vous ne trouvez pas ? Cette série de chromolithographies date de 1935. Un lien direct renvoie à l'article développé de Wikipédia consacré à chaque ville.



Ramure de poisson


Blason d'Inari (Laponie, Finlande)

Vêtu de ses écailles nues,
S’avance le calme poisson ;
Pour lui, j’ai fait cette chanson,
Pour cette figure inconnue.

Il nage dans un lac obscur,
Couronné de bois gigantesques ;
Grands comme ceux du cerf, ou presque,
Du cerf qui danse dans l’azur.

Célébrons ce poisson tranquille
Qui barbote dans les lointains ;
Où donc, je n’en suis pas certain,
Mais c’est très loin de notre ville.

Cochonfucius

samedi 30 décembre 2017

Silhouettes hivernales


Blason de Abyisky (Yakutia, Russie)

Les toits descendent tout contre les nuages et forment les silhouettes hivernales qui sentent bon l’Âme flamboyante de la Présence. Là-bas le cœur s’envole des douceurs de La Rencontre et ose à peine se confier. Suspendu en L’Éthéré de Ton Amour et des sourires de Tes pas, sur le sentier de La Chaleur de Ton Humanité Providentielle. Ô Chante-moi et berce-moi ! Le Ciel nous étreint de Son Mystère et de Son Éloquent Langage. C’est elle qui danse des ondes de ses palpitations, elle a pour nom une sorte de mirage et je la vois courir en cette chevauchée des sept étoiles de Son Enlacement. Surgie Depuis ses interrogations et de son plein regard, elle court encore et ne jamais se lasse. Elle a le rire des blancheurs de ses cascades et Son Cheval unifie au Ciel de son âme les ailes de la langueur. Fougueux, il s’échappe et caresse les nuages. Le voici à gémir aussi des rythmes de son feu intérieur. Je L’ai vu embraser, le soir couchant, du baiser de Lumière. Il est un Voile de transparence qui dessine en cette légèreté le doux rêve, pourtant, il ne s’agit plus d’un rêve, mais du surgissement de L’Echo. Les cheveux de Sa Compagne flottent au vent de L’Amour. Encore La Lumière qui couvre les yeux de L’Aimée puis s’en retourne au large des écumes de L’Océan illimité.

Océan sans rivage

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Villes de la vieille Europe : Anvers, Budapest, Édimbourg, Haarlem, Stockholm et Venise



Une plongée dans la Belle Époque à travers une série de six chromolithographies consacrée aux villes d'une Europe qui ne pense pas encore à la guerre, toute proche pourtant, et qui pour l'heure vit dans une sorte d'insouciance et d'euphorie, en ces temps riches en inventions, en découvertes et en innovations.


Colonne d'Amour


Blason de Semsales (Canton de Fribourg, Suisse)

Le Sage a dit : « Si tu ne sais plus où tu vas,
Regarde d'où tu viens, tu sauras où tu te trouves ;
C'est là qu'est de ton existence le canevas ;
En chaque instant c'est l'Eternité que tu couves. »

Comme des mots simples peuvent paraître sibyllins
Quand on n'en possède pas la clef initiatique ;
Bien des évidences sont cachées aux plus malins
En leur mental aux contorsions acrobatiques.

Se projeter c'est entrer dans la distorsion ;
C'est ouvrir un crédit et vivre sous caution.
Vivre c'est être tout entier en la Présence ;

L'Amour alors descend en cette Colonne-là
Car vivre c'est Aimer en ce Pur Au-delà
Où tout ce qui se donne à voir prend sa Naissance.

ML, Le chemin des étoiles

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Naissance et connaissance

Paroles de Licorne (3)


Peinture de Jérôme Bosch (1450-1516) Le Jardin des délices

Depuis les âges les plus reculés, depuis ce début qui est en Son Chant Éternel, depuis cette vacuité qui donne à L'Espace toute Sa Réalité, depuis Les Consécrations de L'Homme en Son aptitude, depuis ce que recèlent les réserves de Son Adam, depuis les Temps qui n'ont jamais fini, La Mémoire retrouve en Son Apogée les Lectures et La Vision de Tout ce qui est Le Possible Devenir de Son Humanité, de Sa Supra-Réalité. Par delà, par delà...

Blason de Kirilin Alexey Evgenievich (Ryazan, Russie)

Ô Homme, pourquoi n'as-tu plus considéré Ton Être au delà de cette Vie ?
Pourquoi t'es-tu enfermé en la solitude de ta sous-conscience ?
Pourquoi as-tu obstrué Le Chemin de Ta Lumière qui se cherche en Sa Parfaite Lucidité ?
Vois, Ô Homme comme Les Beautés écloses en Ta Conscience sont les danses Éternelles de Ton Lotus se balançant au rythme des Ondes Célestielles !
Je suis venue jusqu'à toi, Ô Possibilité des Possibilités, et j'ai éclairé La Caverne de Tes Pensées.
Fallait-il que tu retiennes en tes doigts les aspérités d'un monde qui passe ?
Fallait-il que tu t'accroches à ce qui fuit implacablement ?
Ton esprit se perd sur les récifs de ta limitation et tu demeures un animal qui pense à sa survie.
La Voûte des étoiles te fait mille et une Révérences et ploie des sollicitudes de La Miséricorde.
Tiens-toi debout, Ô Homme !
Es-tu encore un homme, ou bien es-tu la frénésie des émotions qui verbalisent de fausses rationalités, car devenues les stratégies d'un syllogisme fallacieux ?
As-tu jamais perçu L’Irréductible en chaque instant ?
Pèse chacun de tes pas, oh, soupèse donc et tu comprendras que la poussière que tu penses être ton Trésor ne pèse pas le poids d'un grain de moutarde ! Je suis venue jusqu'à l'ombre de Ton Esprit et je l'ai caressé de ma bienveillance. Les Souffles puissants des Mots de L'Origine retrouvent à ton insu, Le Chemin.
Assieds-toi à mes pieds et oublie tout ce qui n'est pas Moi. Consacre tout Ce Temps de L’Éternel à Ma Présence. La Lumière est cueillie simultanément depuis Ce qui ne jamais s'épuise. Le Secret réside en cette unique Fragrance de L'Origine. Au delà, bien au delà, Je suis et tu ne m'as pas reconnue. Tu es resté suspendu à L'apparence des mouvements qui brodent autour de toi Le Rêve dont tu n'as aucune conscience. As-tu seulement saisi les nuances de cette existence déployées en leur infinitude ? Entre en Ma Paix ! J'ai combattu Le Dragon de Ton Âme, et le voici telle une Lyre à chanter les milles Louanges. Ce gardien du Temple est La Seule Vigilance qui tantôt montre Le Visage du Courroux et tantôt Le Visage des Matricielles Bontés. N'en doute pas !
Comprends-bien !
Je suis à tes pieds, à poser la tête tout contre toi, car il est en cette douceur, L'Invitation à La Vraie Perplexité. Ne sens-tu pas en ton cœur cet Appel ? Je suis à la fois une ombre en mon occultation, la virginité de ton propre élan, et je suis celle qui pourfend les obstacles de ta raison. Ne pense pas que cela relève de l'ignorance. Ainsi, vais-je te confier cette intime vérité : Homme, tu es Le Chemin de Ta Conscience, et depuis que tu marches, parfois tu stagnes sans percer de par Ton Corps, ni les subtilités de La Matière, ni tu ne parviens à donner aux mots les étapes de Ton Périple. Tu es perdu en ta rationalité qui devait servir à allonger le Verbe de Ton Être. Tu en as fait Ta Finitude, L'Achèvement de Ton Monde. Ce sont des boucles infernales et là est ta demeure. Veuille avoir pour toi cette compassion, car depuis La Roche, L'Eau assouplit la dureté de ton cœur. Laisse-donc suinter ce soupir. Il est Ton Essentielle Lumière.

Océan sans rivage


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                          Paroles de Licorne (1)                              Paroles de Licorne (2)

Le cerf en héraldique


Blasons de Sigmaringen, d'Ellenberg (Bade-Wurtemberg) et de Jävenitz (Saxe-Anhalt)

Animal lié à la mort et à la renaissance, le cerf possède une importante nature initiatique et psychopompe, guidant le défunt sur les chemins de l'Autre Monde. Cette idée de guidance se retrouve dans les légendes de saint Hubert et de saint Eustache où le cerf est identifié au Christ sauveur des âmes. Symbole ambivalent, tantôt positif tantôt négatif, le cerf occupe une place de choix au sein de la symbolique universelle et du phénomène héraldique européen.
(Bernard Marillier, Le Cerf : Symboles, mythes, traditions, héraldique)


Évêque aux bois de cerf


Blason de Maroilles (Avesnois, Nord-Pas de Calais)

D'argent à un rencontre de cerf de gueules brochant sur une crosse d'or en pal.

Évêque suis le jour, du moins, je le veux croire,
Et la nuit rouge cerf, aux bois chargés d’orgueil ;
Un magicien sur moi gagna cette victoire,
Si comme cerf je meurs, point n’aurai de cercueil.

Au gibier vient la crainte, à l’évêque, la gloire,
Aux deux viennent le songe et l’annonce du deuil,
Homme et cerf partageant la commune mémoire
D’un présent tourmenté, d’un passé sans écueils.

– Enchanteur malfaisant, peux-tu rompre le charme
Qui détruit ma personne et me coûte des larmes ?
Ou bien suis-je endormi, dois-je me réveiller ?

– Tu n’es pas endormi, beau cerf couleur de flamme,
Mon sort doit purifier ton petit cœur infâme
Que le rut animal a souvent travaillé.

Cochonfucius

vendredi 29 décembre 2017

Ad augusta per angusta

Lettre de Frère Maurice à Frère Eugène

Blason de Balogna (Corse)

De gueules à une colonne d'or ; au chef orangé à un soleil d'or issant de la partition.

De La Vie qui s'offre, nous sommes à donner,
Quand bien même nous ne savons jamais rien,
Nous sommes en cet étonnement, abandonnés.
De ce ravissement, nul ne peut en ôter un seul grain.


Du Dedans des choses, l'on se surprend à voir
Que beaucoup nous dépasse et tout se veut nous apprendre,
Des leçons dont L'expérience n'a pour nous aucun égard.
Mon Frère, comme je me surprends encor à attendre

De votre parole si encourageante, même les remontrances,
Car je sais qu'un Ami n'est point à faire d'enluminures,
Ni même à vouloir plaire par de fastes complaisances.

Mon frère, parlez-nous encor de nos misères.
Dites à ces pauvres ères leurs pauvres meurtrissures,
Dites les blessures que nos âmes perçoivent comme lapidaires.


Blason de Windstein (Bas-Rhin)

De sable chapé d'or, chargé au canton dextre d'une rose de gueules.

N'avons-nous pas tous saisi que de nos larmes
Sont des Fontaines de Jouvence, de dignes échos,
A nos âmes somnolentes, chérissant leurs maux
Comme l'on chérit l'indolence qui nous désarme ?

Comment ? Ad augusta per angusta*, n'est-ce pas ?
Nous savons que nous en sommes le pur résultat.
Nous avons sommeillé pour nous mieux nous reprendre.
De cet Eveil, nous ne sommes plus à nous méprendre !

Pèlerin, nous le sommes en cette Vie qui s'achève.
Nous en avons pris largement la mesure.
Pourtant, Ce long Chemin a commencé et c'est sûr,

Bien avant que ne s'éveille notre ascèse.
Nous avons encore beaucoup à apprendre.
Cette fois, nous ne serons plus à nous méprendre ?

Frère Maurice

* Ad augusta per angusta : à des résultats grandioses par des voies étroites.

Venez, Dame Biche


Blason de Ráztočno (Slovaquie)

Venez, Dame Biche, profitons de ce que les hommes
Festoient pour nous aller promener dans les bois.
Nous dirons à chaque sujet de notre royaume
Qu'en cette nuit de Paix, nul ne sera aux abois.

Peut-être bien sera-t-il un jour une étoile
Qui annoncera la naissance d'un Sauveur
Des pauvres bêtes dont la survie est primordiale ?
Lors, adressons-lui cette prière avec ferveur

Car il n'est rien que finalement il n'entende.
En ces terres qui eussent pu être un paradis,
Beaucoup des nôtres succombèrent à l'hallali

Et l'on peut encore voir leurs massacres * qui pendent
Aux murs des châteaux désertés par les seigneurs
Dont plus d'un offrit sa propre tête aux saigneurs. **

Marc

Blason de Walscheid (Moselle, Lorraine)

De sable, à un massacre de cerf d'or.


* Massacre : Tête naturalisée ou dépouillée d'un animal, conservée comme trophée ou utilisée comme ornement.
** Allusion aux guillotineurs de la Terreur, pendant la Révolution Française.

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                 Équinoxe                           À la saint Hubert                         Hommage-lige

               Brame du Cerf            Un jour, je rencontrai Le Cerf         Le repos d'un seigneur

         Grand Cerf des Bois                    Cerf ascendant               Évêque aux bois de cerf

Paroles de Noisette


Blason de Orekhovsk (Biélorussie)

C'est parce que La Noisette m'invite en Sa Pensée
Qu'il se passe cette étrangeté de vouloir percer
Le Cœur des substances et de toute matière,
Que vibre aussi cette intensité du Mystère.

Je n'ai pas su étouffer cette curiosité.
Lors j'ai sauté de branches en branches
Et mon cœur se voulait sans cesse palpiter
Des effeuillements du voile de toutes Fragrances.

Ce n'est pas moi qui d'amour en Amour
Buvait sans ne jamais me lasser au Vent de L'Ivresse.
La Vie est L'Enchantement de mille prouesses.

Ose m'arrêter ! Force plus forte que L'Amour :
La Vie est Fulgurance. C'est un Ami, un Frère
Qui me L'Enseigne et mon Âme ne peut s'y soustraire.

La Noisette parle à L'Amande et lui déclare
Qu'en toute chose il est une écorce et un noyau.
C'est Là qu'est La Quintessence et c'est Là que vibre Le Mot.
Épouse La Lumière, en Elle, des rivières que nul ne sépare.


Océan sans rivage

Paroles d'écureuil


Blason de Fyodorovsky (Khanty Mansia, Russie)

Un écureuil se souvenait des branchages
En volute de parfum d'un Soleil Radieux,
Du printemps qui de caresse et de doux langage
De Lumière sur les ailes du vent gracieux,

Des parfaites invitations au Grand Voyage,
Des Chaleurs bienveillantes du sentier sauvage,
Murmuraient des longueurs intuitives et subtiles,
De pas qui martèlent le Ciel de pensées qui jubilent.

J'ai en cette disposition une âme flamboyante
Des espaces que je conquiers sans limitation
Puisque des Arbres je perce le cœur de L'Amante.

L'Esprit devient à son tour Noble Consécration
D'une Descente que l'on recueille en silence
Lors qu'en mon arrêt je sais qu'il n'est qu'une Présence.

Océan sans rivage


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Le coq et le fauconnier


D'après une composition de l’auteur

C’est un coq qui voulait le fauconnier séduire ;
« Je vaux mieux qu’un faucon, car j’ai l’abord plus doux,
Prenez-moi sur vos poings ou bien sur vos genoux,
Et ne me croyez pas volaille qu’on fait cuire. »

Mais au gibier volant, un coq pourrait-il nuire ?
Le faucon vole vite et gagne à tous les coups ;
Maître Coq, comprenez, n’en soyez pas jaloux,
Mais vous ne sauriez point comme lui vous conduire.

Les passereaux n’auront nulle crainte en leur coeur,
Et, plus inoffensif que les enfants de choeur,
Vous pourrez seulement nous rompre les oreilles.

Puis, les poules d’ici vous trouvent bon époux,
Laissez-les vous aimer et prendre soin de vous :
Comme reproducteur, vous ferez des merveilles.

jeudi 28 décembre 2017

Hic terminus hæret

La dernière causerie de Frère Eugène

Blason de la municipalité de Kautzen (Autriche)

Mes chers frères, j'eusse voulu vous écrire davantage
Et vous offrir encore des petites causeries.
Longtemps, j'ai été de mes compulsions l'otage
Et, à cet effet, un objet de moqueries.

J'ai transmis ce que m'a appris l'existence
Et ce que mes méditations m'ont enseigné.
De mes manquements je me veux faire pénitence
Car d'y penser, souvent mon cœur en a saigné.

Je n'ai point dédaigné le fruit de la vigne,
Même s'il me fit parfois quitter la droite ligne.
Je ne suis de rien l'exemple ni le modèle,

Aussi reprends-je le bâton du pèlerin
Car je viens d'entendre siffler le dernier train.
Mon temps est fait, le destin à moi se rappelle.

Frère Eugène


Hic terminus hæret
: « Ce terme est fixé. »

mercredi 27 décembre 2017

Le spleen des poètes


Blason de Hertingen (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

Les poètes maudits ont un mal qui les ronge :
Quand brille le soleil, ils l’éclipsent en noir ;
Quand brûle leur amour, ils hurlent au faux songe ;
Quand bat pour eux demain, ils voient clos l’entonnoir.

Cette douleur à l’âme imbibe chaque rime
Qu’ils vomissent au monde en étant incompris.
Si cela ne peut pas effacer leur déprime,
Du désir de la mort ils se sentent épris.

Ivre de leur folie ils puisent leur génie
Dans les monstres sournois qui gravent au fond d’eux
La tristesse et les peurs de la neurasthénie.
Leur créativité vient de ce mal hideux !

Quand l’alcool et la drogue essayent de l’omettre
Naissent les fleurs du mal, le spleen est leur parfum,
L’idéal leur aspect, Baudelaire leur maître
Qui dans l’éternité les fait rimer sans fin.

Ce spleen l’a fait plonger dans des gouffres immondes
Où son âme fêlée a trouvé la beauté
Et le prisme qui ouvre à tous les autres mondes
Sans subir leurs tourments et sans avoir fauté.

Florian

Les Allégories du Jardin - Le ver à soie


Blason de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes, Provence)

D'or à deux cocons de ver à soie de sable posés en sautoir.

Allégorie 34 – Le ver à soie

    Les qualités viriles ne consistent ni dans les formes athlétiques, ni dans la privation des boissons et des mets, dit alors le ver à soie ; et ce n’est point un mérite de prodiguer des choses faites pour être prodiguées. La véritable générosité est celle qui apprend à donner libéralement son nécessaire et sa propre existence. Aussi, en faisant l’énumération des bonnes qualités, trouve-t-on les plus précieuses chez de simples vers. Je fais partie de cette classe innombrable, et je suis susceptible d’attachement envers ceux qui ont de l’amitié pour moi. Graine dans le principe, je suis recueilli comme la semence que l’on veut confier à la terre ; ensuite, tantôt les femmes, tantôt les hommes, m’échauffent dans leur sein. Quand la durée de ces soins vivifiants est parvenue à son terme, et que la puissance divine me permet de naître, je sors alors de cette graine, et je me montre à la lumière. Je jette ensuite un regard sur moi-même, le jour de ma naissance, et je vois que je ne suis qu’un pauvre orphelin, mais que l’homme me prodigue ses attentions, qu’il éloigne de moi les mets nuisibles, et qu’il ne me donne jamais que la même nourriture. Mon éducation étant terminée, et dès que je commence à acquérir de la force et de la vigueur, je me hâte de remplir envers mon bienfaiteur les devoirs qu’exige la reconnaissance, et de rendre ce que je dois à celui qui m’a bien traité. Je me mets donc à travailler d’une manière utile à l’homme, me conformant à cette sentence : La récompense d’un bienfait peut-elle être autre que le bienfait ! Sans la moindre prétention, ni sans me plaindre du travail pénible que je m’impose, je fais avec ma liqueur soyeuse, par l’inspiration du destin, un fil que les gens doués du plus grand discernement ne sauraient produire, et qui, après ma mort, excite envers moi la reconnaissance. Ce fil sert à faire des tissus qui ornent celui qui les porte, et qui flattent les gens les plus sérieux. Les rois eux-mêmes se parent avec orgueil, des étoffes que l’on forme de mon cocon, et les empereurs recherchent les vêtements où brille ma soie ; c’est elle qui décore les salles de jeu, qui donne un nouvel attrait aux jeunes beautés dont le sein commence à s’arrondir, qui est enfin la parure la plus voluptueuse et la plus élégante.

     Après avoir fait pour mon bienfaiteur ce que la reconnaissance exige de moi, et satisfait ainsi aux lois de la réciprocité, je fais mon tombeau de la maison que j’ai tissée, et dans cette enveloppe doit s’opérer ma résurrection ; je travaille à rendre ma prison plus étroite, et, me faisant mourir moi-même, je m’y ensevelis comme la veille. Pensant uniquement à l’avantage d’autrui, je donne généreusement tout ce que je possède, et je ne garde pour moi que la peine et les tourments. De plus, exposé aux peines de ce monde, dont les fondements sont le malheur et l’infortune, je suis obligé de supporter ce que me fait souffrir un feu violent, et la jalousie de l’araignée ma voisine, qui est injuste et méchante envers moi. Cette araignée, dont l’emploi est de faire la plus frêle des demeures, non contente de me chagriner par son voisinage importun, ose encore rivaliser avec moi, et me dire : Mon tissu est comme le tien, notre travail a les mêmes défauts, et nous éprouvons également l’ardeur du feu : c’est donc en vain que tu prétendrais avoir la supériorité sur moi. Fi donc ! lui dis-je de mon côté, ta toile est un filet à prendre des mouches et rassembler la poussière, tandis que mon tissu sert d’ornement aux princes les plus distingués. N’es-tu pas d’ailleurs celle dont le Coran a publié de toute éternité la faiblesse, et ta faiblesse n’est-elle point, par suite, passée en proverbe. Oui, je puis le dire, il y a entre toi et moi la même différence que celle qui existe entre le noir artificiel que donne l’antimoine, et la noirceur naturelle de l’œil ; entre la pleine lune et une étoile à son couchant.

     C’est de celui qui dirige dans le sentier de la vertu et qui dispense les bienfaits que je tiens le secret de filer ma liqueur soyeuse. Toi qui veux imiter mon travail, crois-tu que l’on puisse jamais tirer de ta toile grossière les parures magnifiques que l’on forme avec mon fil précieux ! Peut-on donc sans mentir s’arroger un mérite quelconque, lorsqu’on n’est pas utile à autrui !

Blason de Mormoiron (Vaucluse, Provence)

D'azur au mûrier arraché, accosté à dextre d'une lettre M capitale et à senestre
d'une
ruche, le tout d'or, au chef cousu de gueules chargé d'une clef aussi d'or posée en fasce.

mardi 26 décembre 2017

La Mort


En Écho à Rien ne sert de courir de Frère Eugène

Blason de Marklkofen (Bavière, Allemagne)

La Mort est plus fidèle que l'on croit.
Elle a cette intention de nous donner chaque instant.
Elle a cette Beauté qui nous donne à comprendre.
Chaque jour est un pas de plus en Elle.
D'aucuns pensent que cette mort est une ennemie ?
Je ne vois pas de meilleur Amie que Sa Réalité.
Elle nous donne à ne jamais négliger aucun souffle de notre Vie.
La Mort est La Vie qui s'apprend.
Dans Son Mystère qui touche petit et grand, riche ou pauvre, elle est Le Rappel.
Sa Présence est enseignante et nous donne des larmes de douceur.
C'est d'en avoir eu peur, c'est de me sentir étrangère à elle que je l'ai vue venir à moi tant de fois me serrer dans ses bras.
Elle m'accueille et je La reçois.
Elle est chaude de Son implacabilité et aussi de Sa Corporéité.
Je m'allonge en Elle et je Lui confie tout.
Je ne Lui cache rien.
Elle est de Mort devenue Amor.
Amour et mes yeux qui se sont éteints, ont retrouvé le monde de mon Ailleurs.
Alors Amor est devenue Vie !
Alors Amor est mon Réveil.
Alors Amor est Un Soleil Vivant !
La Mort est Épousailles des Cieux et de La Terre et je L'ai laissée me transpercer et m'aimer.
Je L'ai laissée venir et je L'aime.
Une Sagesse puissante en cette Mort !
Tout ce qui se déploie vient d'Elle...

Océan sans rivage

Chemin de Noël

Une causerie de Frère Eugène

Blason de Kloštar Podravski (Croatie)

Ferme les yeux... En toi, tu verras luire l'astre
Qui te conduira vers ton lieu de renaissance.
Détache-toi de ce monde qui court au désastre
Et dans lequel tu as perdu ton innocence.

Ton corps est cette matrice – ne l'as-tu pas compris ? –
Qui doit s'ouvrir pour libérer sa Lumière ;
Dans ton cœur sommeille un trésor qui est sans prix ;
C'est là qu'est, entre deux dimensions, la charnière ;

C'est cela même qu'enseigne la Nativité :
En la partie la plus vierge de toi dort une graine
Et par elle, c'est l'Enfant en toi que tu étrennes.

L'on a réduit Noël à une festivité
Inspirée par ce que beaucoup tiennent pour un conte ;
C'est pourtant notre propre histoire qu'elle raconte.

Frère Eugène

lundi 25 décembre 2017

Un homme à la muraille


Blason de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

De gueules à trois tours d'argent, celle du milieu plus élevée,
le tout enfermé dans une enceinte de murailles du même, ajouré et maçonné de sable.

Ce sont deux petits souliers, puis un troisième perdu quelque part.
Comment se fait-il qu'il y ait trois souliers ?
N'en dites rien, ceci est un étrange secret.
Ce sont deux petits souliers qui flottent sur les berges d'une éternelle embouchure et le soleil est radieux des nuages qui dansent.
La muraille soulève moult curiosités.
Tiens donc, un monsieur y est coincé. Sa petite fenêtre semble l'épouser.
Pourquoi ai-je levé mon regard à ce moment ?
S'est-il perdu dans les ourlets du temps ?
Une si étrange muraille, le lieu de tant de vies qui nous rappelle à cet insolite.
Tant de gens sur La Terre, t'ai-je dit !
As-tu jamais pensé à toutes ces consciences qui vivent simultanément et qui sont en Sa Présence ?
Sur la muraille, de petites balconnières pour adultes rétrécis !
Des enfants qui n'ont pas poussé et qui gardent des poésies de lumière ?
Monsieur, je vous ai vu et je vous ai salué.
Où se perdait donc votre regard par delà la ville ensoleillée ?
Au loin, la mer a ses vagues qui nous appellent et là, l'horizon est une suave écume qui nous touche de ses rondeurs.
Où sont les trois petits souliers ?
Ils ont rejoint le quatrième qui fuyait sur le sable fin et nous traçait le chemin !
Une mouette passe.
Elle sait où aller !
Ses ailes se déploient si pleine d'assurance !
Au revoir Monsieur, je vous ai en mon cœur et ne vous oublie pas.


Océan sans rivage

Rien ne sert de courir

Une causerie de Frère Eugène

Blason de la ville de Staryïa Darohi (Biélorussie)

Je pense à ceux qui ont tiré leur révérence,
Dont le départ n'a causé nul frémissement,
La plupart n'ayant de personne la préférence
Et nul n'a pour eux poussé de gémissement.

Que ne fait-on pour la reconnaissance du monde !
Mais heureux ceux que les foules auront épargnés
Où rarement, c'est peu dire, la raison abonde.
Il vaut mieux être seul que mal accompagné.

Que sert-il à l'homme de conquérir des royaumes
Puisqu'il repartira nu et misérable,
Croyant vivre en ce qui n'était qu'une fable !

Quand l'heure vient, ne vaudront ni titres, ni diplômes.
Mais elle est pourtant là, déjà, à chaque instant,
Et ceux qui pour la fuir courent, s'en approchent d'autant.

Frère Eugène

dimanche 24 décembre 2017

Rire de Noël



Les rayons enfouissent leur poussière d'or sur les neiges de L'Au-delà.
Lena marche doucement. Son visage se suspend à cette féerie et les petits pas osent à peine glisser.
Les voiles de blancheur semblent palpiter en son cœur et l'enfant avance timidement.
Que s'est-il passé pour que cette émotion effleure de radiance le paysage ?
Un petit chien la suit.
Elle s'accroche à ses moufles et à son grand châle. Léna regarde son compagnon. Lui aussi est surpris.
Soudain, Lena voit son grand frère : La Joie est à son apogée. Il marche en silence droit vers elle et lui fait un signe de la main.
- Lena, n'aie crainte, aujourd'hui c'est un jour béni. Des milliers de petits billets doux sont venus du ciel répandre leur poésie.
- Petit frère, Le Ciel a une bouche ?
- Bien sûr, ma Lena. Tout a une bouche et tout parle. Ne le sens-tu pas ?
- Oh si ! J'entends même parler partout, partout.
- Qu'entends-tu ma Lena ?
- J'entends La Joie ! Partout ce sont des chants d'Amour. Tu me crois ?
Grand Frère est ému jusqu'aux larmes. Il prend Lena dans ses bras et Le Bonheur court jusque dans les branchages en émoi !

Océan sans rivage

Symbole du Sapin


Planche botanique du sapin commun (Abies alba). Source : Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz 1885, Gera, Allemagne.


Sapin : n.m. Arbre résineux (conifère) des régions tempérées de l'hémisphère Nord et de l'Amérique centrale, aux feuilles persistantes courtes et insérées régulièrement sur les tiges (ce qui les distingue du pin), souvent planté pour son bois ou pour l'ornement des parcs. (Famille des pinacées).

Symbolique : Un pont entre ciel et terre. Il exprime la fluidité du lien qui relie le haut et le bas, le spirituel et le matériel, l'esprit et la matière. Depuis les Celtes c'est le symbole de l'espoir toujours renouvelé des forces de lumière sur les ténèbres, et de la vie sur la mort. De nos jours, au solstice d'hiver, le sapin de Noël est devenu symbole de don et générosité.

Légende : Il était sensé conjurer les mauvais sorts (aiguilles de sapins) et empêchait la foudre de tomber. En Allemagne on flagellait les femmes stériles le jour du mardi gras pour leur permettre d'avoir des enfants.

Méditer sous cet arbre : Cet arbre toujours vert est un messager qui nous encourage à poursuivre notre chemin, à supporter les problèmes de l'existence comme ses branches supportent le poids glacé de la neige. Le sapin porte en lui l'énergie de la résistance, et la lumière de l'espérance, qu'il donne à celui qui sait les capter.

Dans le langage floral : Les fleurs du sapin désignent l'élévation d'esprit, l'idéal spirituel.

Vertus médicinales : La première qualité du sapin est la fluidité. Il aide à libérer la respiration et à lever les blocages qui proviennent d'une mauvaise circulation de l'énergie ou du sang dans le corps. Vertus toniques, diurétiques et cicatrisantes. Il est utilisé aussi pour soutenir les traitements contre les durillons et les verrues, et pour accélérer la cicatrisation des plaies. La résine très estimée a de nombreux pouvoirs (contre l'asthme, la bronchite et la toux notamment).

En savoir plus : Les Cèdres et les Tsugas sont parmi leurs plus proches parents. La classification des espèces à l'intérieur du genre est classiquement basée sur la morphologie des cônes féminins. On distinguait alors dix sections. Des études génétiques ultérieures ont cependant réduit ce nombre à neuf en rassemblant les sections Grandis et Oiamel. Il a également été confirmé que toutes les espèces originaires d'Amérique du Nord sont d'origine monophylétique. Les études génétiques ont pour l'essentiel confirmé la classification morphologique. Celle-ci reflète également l'aire de répartition des espèces. Les derniers travaux de révision du genre Abies par Farjon, 2010 permettent de distinguer 46 espèces de sapins.


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