Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

dimanche 5 novembre 2017

Les Allégories du Jardin - L'Abeille


Blason de la municipalité d'Ossmannstedt (Thuringe, Allemagne)

Allégorie 25 - L'Abeille


          Quelle prétention ! s’écria aussitôt l’abeille. Ce que le canard a dit de ses courses n’est point vrai, et cet Oiseau en a imposé. L’homme vraiment religieux est bien différent ; son mérite paraît d’une manière évidente, sans qu’il affecte aucune jactance, et la pureté de son intérieur se manifeste par ses actions les plus secrètes ; d’ailleurs, celui qui ne s’enorgueillit point, quelque droit qu’il en ait, ajoute le plus grand prix à son mérite. Ne dis donc jamais une parole que ton action démente, et n’élève pas un fils que ta race renierait. Sache connaître le prix des mets sains et légers et des boissons pures et naturelles : vois, en effet, comme ma dignité augmente et s’accroît, et comme mon mérite se perfectionne, lorsque je suis à portée de prendre une nourriture excellente et de me désaltérer dans une eau limpide. Dieu aurait-il daigné m’inspirer, comme le Prophète l’assure dans le Coran , si je ne me fusse nourrie de mets permis ; si je ne me fusse attachée aux qualités les plus nobles, pour marcher ensuite avec humilité, ainsi que les amis de Dieu, dans la voie du Seigneur, et le remercier de ses bienfaits ! Je construis ma ruche dans les collines ; je me nourris de ce qu’on peut prendre sans endommager les arbres, et de ce qu’on peut manger sans le moindre scrupule. Aucun architecte ne pourrait imiter la construction de ma. Cellule ; Euclide lui-même admirerait la forme régulière de mes alvéoles hexagones. Je me pose sur les fleurs et sur les fruits ; et sans jamais manger aucun fruit ni gâter aucune fleur, j’en retire seulement une substance aussi légère que la rosée ; contente de ce faible butin, je reviens ensuite à ma ruche. Là, faisant trêve à mon travail, je me livre alors à mes réflexions, et, dans mes prières, j’offre constamment à Dieu le tribut de ma reconnaissance. Instruite par l’inspiration divine, je m’abandonne, dans mes travaux , à la grâce qui m’a été prédestinée ; ma cire et mon miel sont le produit de ma science et de mon travail réunis. La cire est le résultat des peines que je me donne ; le miel est le fruit de ce qu’on m’a enseigné : la cire éclaire ; le miel guérit ; les uns recherchent la lumière que ma cire procure, les autres le remède salutaire que leur offre la douceur de mon miel ; mais je n’accorde aux premiers l’utilité qu’ils désirent, qu’après leur avoir fait sentir l’amertume de mon aiguillon, et je ne donne mon miel aux seconds, qu’après leur avoir opposé une résistance vigoureuse. Si l’on veut m’arracher de force mes trésors, je les défends avec ardeur contre les attaques, au péril même de ma vie, en me disant : Courage, ô mon âme ! J’adresse ensuite ces mots à celui qui veut me faire sortir du jardin que j’habite : Suppôt d’enfer, pourquoi viens-tu me tourmenter !
          Si tu recherches les allégories, ma situation t’en offre une bien instructive : réfléchis que tu ne peux jouir de mes faveurs, qu’en souffrant avec patience la blessure de mon aiguillon.


          Supporte l’amertume de mes dédains, toi qui désires t’unir à moi ; ne pense qu’à mon amour, et laisse celui qui follement voudrait t’éloigner de moi et oserait insulter à ta peine. Si tu veux vivre de cette vie spirituelle que tu ambitionnes, sache mourir en devançant l’heure fixée par le destin. Qu’elle est difficile, la voie étroite de l’amour ! pour s’y engager, il faut briser tous les liens qui nous retiennent au monde. Mais ces peines qui paraissent si amères, sont cependant douces, et l’amour rend léger ce qu’il y a de plus pesant Si tu tends au même but que nous, sache saisir les allégories qui te sont offertes : si tu les comprends, avance ; sinon , reste où tu es.

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