Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

lundi 6 février 2017

Poésie héraldique allemande - Zinna


Blason de Zinna (Saxe)

In Blau eine goldgewandete Frauengestalt, die inder rechten

Hand eine Traube trägt und einenApfel in der linken.

O Herz! O Frucht! O Zeit! O Wille!
Wie lieblich seid ihr hergereift!
Wie hat euch Hand der Sommerstille
Mit sonngemaltem Glanz gestreift,
Wie scheint ihr sanft mit gelber Schale
Und flimmert heiß mit blühndem Rot
Und geht geschmückt zum ew'gen Mahle,
Da selbst ihr Speise seid und tot.

Das aber ist, wofür ihr glühtet,
Ihr Hauch und Strahl euch angeschmiegt
Und tief den kleinen Kern behütet,
Der braun und blinkend in euch liegt.
Die Wange, klar von Regenzähren,
Hobt lächelnd ihr dem Lichte nach
Und lauschtet froh der Säfte Gären,
Das süß und singend in euch sprach.

Wohl allem, was nicht siech gefallen,
Schon vor des Pflückers Griff und Schnitt,
Was nicht verdorrt aus Feuerkrallen,
Verfault aus schleim'ger Feuchte glitt,
Was, wenn es Erntehand verschmähte,
Zu jener Scholle legt ein Wind,
Die selber säte, selber mähte
Und immer Mutter war und Kind.

Was singt wie Herz mit roten Saiten,
Erglüht wie Apfels goldne Stirn
Und aufwirft über Jahresbreiten
Den Arbeitstag von Pflug und Hirn,
Das ruht einst müd' im Erdensinnen,
Vom Winterschneesturm ungeweckt,
Und träumt nur weißes, leises Rinnen,
Das liebend seine Spuren deckt.

Gertrud Kolmar


Dans le bleu une figure de femme vêtue d’or qui tient
du raisin dans la main droite et une
pomme dans la gauche

O cœur, ô fruit, ô temps, ô volonté !
Comme vous avez agréablement mûri.
Comme la main du calme été
Vous a caressés d’un éclat de couleur solaire,
Comme vous semblez doux sous la membrane jaune
Et scintillez brûlant d‘un rouge florissant
Puis avancez parés au repas éternel
Car vous êtes vous-mêmes aliments et morts.

Justement c’est la raison pour laquelle vous luisiez :
Votre souffle et rayonnement incarnés
En votre sein protégeant un mince noyau
Qui se blottit en vous brun chatoyant.
La joue, claire des larmes de la pluie,
Vous l’éleviez souriant à la lumière
Et écoutiez gaiement la fermentation des sèves
Qui en vous parla sucrée chantante.

Bonheur pour tout ce qui ne tomba pas véreux
Avant même la saisie et incise du cueilleur,
Qui ne dessécha pas en des griffes de feu
Ni glissa pourri dans une moiteur visqueuse,
Ce que, dédaigné par la main qui récolte,
Un vent dépose sur chaque motte
Quand celle-là sema, moissonna,
Et toujours fut mère et enfant.

Ce qui arpège en cœur tendu de cordes rouges,
S‘embrase au front doré de la pomme,
Laboure au long des latitudes de l’année
La journée de travail de cerveau et charrue,
Cela repose las un jour dans la terre méditante,
Non éveillé par la tempête de neige hivernale,
Et rêve une unique coulée silencieuse et blanche
Qui tendrement recouvre ses traces.

Source : Gertrud Kolmar : Preußische Wappen, Berlin 1934. 

Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.

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